Covid-19 : 16 départements confinés pour un mois dont ceux de l'Ile-de-France

Par latribune.fr  |   |  806  mots
(Crédits : POOL New)
Face à l'accélération de la circulation du virus, notamment le variant britannique, et pour endiguer "une troisième vague", le Premier ministre Jean Castex a annoncé ce jeudi soir un confinement de quatre semaines pour 16 départements dont ceux de l'Ile-de-France.

Le Premier ministre Jean Castex a annoncé lors d'une conférence de presse un nouveau confinement de quatre semaines à partir de vendredi pour seize départements, dont Paris et sa région, face à la progression de l'épidémie de Covid-19. Outre l'Ile-de-France, sont concernés : les Hauts-de-France, et les département des Alpes-Maritimes, de la Seine-Maritime et de l'Eure.

Dans le reste du pays, le couvre-feu est retardé à 19H00.

Dans les 16 départements, les commerces et rayons non essentiels devront restés fermés dès samedi. Les sorties, non limitées dans le temps, devront se faire dans un rayon de 10 km autour du domicile avec attestation.

"Nous maintenons le parti pris de laisser les écoles ouvertes. Choix qui nous distingue de beaucoup de nos voisins, et que nous entendons préserver autant que possible", a déclaré également le Premier ministre, précisant que les lycées devraient tous passer en demi-jauge.

Télétravailler au moins 4 jours par semaine

Le gouvernement insiste également sur la nécessité de télétravailler au moins 4 jours par semaine. Jean Castex a ainsi demandé "à toutes les entreprises et administrations qui le peuvent" de pousser "au maximum" le télétravail pour le mettre en place "au moins quatre jours" par semaine, appelant à la vigilance sur les risques de contamination au travail, en soulignant que "beaucoup d'entreprises en sont encore loin aujourd'hui".

Selon une étude réalisée par l'Institut Pasteur et citée par Jean Castex, les contaminations au travail représentent 29% des cas identifiés de Covid-19.

Cette même étude montre que la fréquentation des transports en commun serait moins à risque que le covoiturage et que près de la moitié des contaminations en milieu professionnel sont causées par des personnes qui sont venues travailler alors qu'elles étaient déjà symptomatiques.

L'ensemble de ces mesures sont prises  pour "au moins 4 semaines", pourront être étendues "à d'autres parties du territoire", a précisé le Premier ministre.

"C'est une troisième voie que nous retenons, une voie qui doit permettre de freiner sans enfermer", a insisté Jean Castex, justifiant le choix du 29 janvier dernier de ne pas reconfiner contrairement à d'autres pays.

Lire aussi : L'Île-de-France, la région où le taux de vaccination contre le Covid-19 est le plus faible de Métropole

Plus de 38.000 contaminations

En PACA, Nice et le littoral des Alpes-Maritimes étaient déjà confinés le week-end.

Le nombre de nouvelles contaminations en France était en forte hausse mercredi à 38.501 en 24 heures. Alors que toute la France est déjà sous couvre-feu, l'exécutif a tout fait pour retarder des restrictions supplémentaires.

Des transferts de malades vers des régions moins touchées ont été organisés, les hôpitaux déprogramment des opérations et mobilisent des lits des cliniques privées. Mais ces déplacements de malades s'avèrent plus compliqués que prévu: seuls dix patients ont été transférés hors d'Ile-de-France en trois jours, selon le directeur général de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris, Martin Hirsch, qui a indiqué qu'"à peine plus de 10%" des malades en réanimation étaient "suffisamment stables" pour cela et que des familles étaient réticentes.

"Le gouvernement a réalisé qu'on était au pied du mur et que si on ne faisait rien, on courait à la catastrophe", a averti le professeur Rémi Salomon, président de la commission médicale de l'AP-HP.

Les chiffres restent effectivement mauvais: outre la hausse du nombre de contaminations, le taux d'incidence a de nouveau grimpé à 425 nouveaux cas de contamination pour 100.000 habitants sur les sept derniers jours dans la région parisienne (505 en Seine-Saint-Denis), bien au-dessus du seuil dit d'"alerte maximale" des autorités sanitaires (250).

Une crise à 160 milliards

Au total, 4.219 malades de la Covid étaient en réanimation mercredi en France, un nombre en très légère baisse par rapport à mardi (-20) qui marquait un pic inédit depuis novembre dernier. Un quart de ces patients en réanimation (1.161) sont hospitalisés en Ile-de-France. Les services de réanimation sont également quasiment saturés dans les Hauts-de-France et en Provence Alpes-Côtes d'Azur, alors que le pays a dépassé la barre des 91.000 morts.

Pour sortir de la crise, qui a coûté plus de 160 milliards d'euros l'an dernier selon le ministre des Comptes publics Olivier Dussopt, la France compte sur la vaccination de masse, freinée depuis lundi par la suspension surprise du vaccin d'AstraZeneca, dans le sillage de l'Allemagne.

Les autorités sanitaires européennes ont indiqué jeudi que ce vaccin ne présentait pas de danger après vérification. Les vaccinations de ce produit pourront reprendre dès ce vendredi.

Sur plus de 5,2 millions de premières doses injectées en France, 1,3 million proviennent d'AstraZeneca, les autres des vaccins de Pfizer/BioNTech et Moderna.