Covid-19 : L'État ne veut pas refinancer "les entreprises non viables"

Par Avec AFP  |   |  419  mots
(Crédits : Reuters)
Face à la crise du Covid-19, le gouvernement a ouvert les vannes pour éviter notamment la faillite de nombreuses entreprises. La facture des aides s'élève à 134 milliards d'euros, selon les prévisions du gouvernement. Pour éviter de refinancer des entreprises dites "zombies", le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a indiqué devoir faire des choix.

Alors que les finances publiques n'ont jamais été autant mises à mal pour faire face à la crise du coronavirus, le gouvernement doit maintenant faire des choix. Bruno Le Maire, le ministre de l'Economie, a commencé a trancher ce mardi en indiquant que ce serait une "grosse erreur" que de soutenir des entreprises non viables.

"Cela peut être compliqué de l'expliquer à l'opinion publique, mais je suis profondément convaincu que ce serait une grosse erreur de consacrer trop d'argent à des entreprises qui ne sont pas viables" a-t-il indiqué lors d'une visioconférence organisée par le Conseil européen pour les relations internationales (ECFR).

Ces sociétés, dites "zombies", - définies par l'OCDE comme des entreprises qui ne vivraient plus et qui auraient fait faillite si les taux d'intérêt étaient normaux - se trouvaient déjà dans une situation financière très délicate avant la crise du Covid-19, elles ont aujourd'hui très peu de chances de survie. Le ministre de l'Economie considère ainsi que "ce serait perdre de l'argent public et ce n'est pas le moment d'en dépenser pour rien".

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L'Etat a en effet apporté un soutien à l'activité économique qui se chiffrerait à 134 milliards d'euros, d'après les données du troisième budget rectificatif depuis le début de la crise sanitaire, présenté le 10 juin. Ces aides entraînent, selon les prévisions du gouvernement, une chute de 11% du PIB et une dette publique qui atteindrait 120,9% du PIB.

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L'Etat attend l'aide des banques pour décider

D'autre part, lors de cette intervention, Bruno Le Maire a également mentionné le besoin de l'aide des banques pour choisir les entreprises que l'Etat doit aider.

"L'Etat français, pas plus que les autres pays de l'UE, ne se trouve pas en situation de faire ce genre de choix: nous allons donc obtenir l'aide du secteur bancaire pour choisir les activités qui sont saines" a-t-il ajouté.

Cette déclaration intervient alors que la Cour des comptes appelle aujourd'hui à faire "un effort dans la durée" pour maîtriser la dette publique. Dans son rapport annuel déposé ce jour, la Cour juge en effet indispensable un "effort de redressement", notamment sur les dépenses publiques.

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