La Cour des comptes inquiète d'une dette non maîtrisée, appelle à un effort "dans la durée"

Les Sages de la rue Cambon ont établi trois scénarios de reprise de l'activité, et même le plus optimiste ne prévoit pas un retour au niveau d'endettement d'avant la crise d'ici à 2030. Pour la Cour, "il ne faut pas tout attendre" de la croissance et "un effort de redressement structurel des finances publiques doit être engagé" dès que les conditions économiques le permettront.
La crise économique engendrée par la pandémie de Covid-19 va conduire la France à une récession inédite cette année, avec une dette publique qui devrait gonfler pour s'élever à 120,9% du PIB, selon les prévisions du gouvernement.
La crise économique engendrée par la pandémie de Covid-19 va conduire la France à une récession inédite cette année, avec une dette publique qui devrait gonfler pour s'élever à 120,9% du PIB, selon les prévisions du gouvernement. (Crédits : Charles Platiau)

La Cour des comptes a alerté ce mardi sur la menace pour la France d'une dette publique qui ne serait pas maîtrisée, appelant à un effort "dans la durée" pour la réduire "à un rythme adapté" une fois l'économie française repartie.

"Le rééquilibrage spontané des comptes publics, ne sera, selon toute vraisemblance, que très partiel: sans action de redressement, le déficit risque d'être durablement très élevé [...]. La trajectoire de la dette ne serait alors pas maîtrisée", prévient la Cour dans son rapport annuel sur la situation et les perspectives des finances publiques.

La crise économique engendrée par la pandémie de Covid-19 va conduire la France à une récession inédite cette année, avec une chute du PIB qui pourrait atteindre 11% et une dette publique qui devrait gonfler pour s'élever à 120,9% du PIB, selon les prévisions du gouvernement.

Celui-ci a déjà prévenu qu'il comptait sur le rebond de la croissance pour réduire à terme l'endettement de la France, et qu'il n'augmenterait pas les impôts pour rembourser la dette.

Les Sages de la rue Cambon ont établi trois scénarios de reprise de l'activité, et même le plus optimiste ne prévoit pas un retour au niveau d'endettement d'avant la crise - soit un peu moins de 100% du PIB - d'ici à 2030.

Pour la Cour, "il ne faut pas tout attendre" de la croissance et "un effort de redressement structurel des finances publiques doit être engagé" dès que les conditions économiques le permettront.

"Il ne doit pas être trop brutal pour ne pas casser la reprise mais il doit être poursuivi avec constance pour obtenir des résultats tangibles", ajoute-t-elle, appelant à la définition d'une trajectoire dans une loi de programmation des finances publiques "au plus tard" au printemps prochain.

Les Sages appellent ainsi à un "examen en profondeur" des dépenses publiques, pour privilégier les dépenses d'investissement, notamment dans la transition écologique et la santé, en parallèle d'un "effort accru de maîtrise des autres dépenses".

Les conditions de taux d'intérêt bas sont "favorables" à de telles décisions, plaident-ils, prévenant en revanche des risques sur la "soutenabilité" de la dette en cas de remontée des taux.

Par ailleurs, le plan de relance que prévoit de déployer le gouvernement à la rentrée devra contenir des actions de soutien "temporaires" et ciblées, sans financement par un surcroît d'endettement public, estime la Cour.

Lire aussi : BCE : annuler les dettes des États "n'est pas une option"

Commentaires 17
à écrit le 01/07/2020 à 6:47
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avec beaucoup de retard a l'allumage la cour des comptes se réveille en imitant la cour suprême de Karlsruhe et invente pour justifie sa fonction une institution a supprimer et puis sa coute très cher a entretenir et cela ne sert a rien

à écrit le 30/06/2020 à 20:45
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A quoi sert la Cour des Comptes dont les membres font leur carrière dans les cabinets ministériels,où ils ne font que creuser les déficits, pour les condamner quand ils retournent à la Cour des Comptes lorsqu'ils n'ont plus de poste ? Quel exemple en...

à écrit le 30/06/2020 à 20:42
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Consommez braves gens pour que le gouvernement évite d'augmenter les impôts des plus riches. La consommation pour les masses et l'épargne pour les plus riches. Et l'ordre règne.

à écrit le 30/06/2020 à 16:57
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L'occasion également peut être de se pencher sur les raisons qui font que nous trainons un chômage anormal; la solution à tous nos problème est dans un coût du travail négocié entre patrons et salariés sans à priori biblique où le gouvernement se tie...

à écrit le 30/06/2020 à 15:08
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Il y a peut-être des économies à faire si on regarde du côté de l'institution de la cour des comptes, qui valident des comptes insincères depuis le début de la lolf d'ailleurs... comme du côté du parlement qui, depuis Macron et la clique LREM/Modem, ...

à écrit le 30/06/2020 à 14:32
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puisqu'il veut un referendum, que vite il en fasse un pour supprimer le senat la moitie des deputes, toutes ces agences bidons qui ne servent à rien .Nous n'avons plus que deux ans !!!!!!

à écrit le 30/06/2020 à 14:31
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C'est une blague? Oú était la cours des comptes lorsque Macron a doublè le déficit public entre 2017 et 2019? Ah oui c'était pour faire des cadeaux fiscaux aux riches donc rien á redire.

le 30/06/2020 à 18:19
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doublé le deficit public entre 2017 et 2019 ? vous avez vu ca ou ? On peut reprocher a macron pas mal de chose mais pas ca. PS: la transformation de l ISF en impot immobilier etait probablement une bonne chose, il aurait probablement fallu aller ...

à écrit le 30/06/2020 à 13:54
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Je ne vois pas pourquoi la cour des comptes s'inquiète aujourd'hui puisque la France comme d'autres pays de la zone euro sont entrés dans une chaîne de Ponzi qu'on appelle "poliment" une dette perpétuelle. Tant qu'il y a de l'euro, il faut en profite...

le 30/06/2020 à 14:21
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100% d'accord. Inutile par exemple de surveiller le "marché" des taux: il n'existe plus. La BCE décide du prix de l'OAT Tec10 par exemple. Le taux viendrait à monter ? pas de problème ! la BCE rachète à tour de bras, et tout rentre "dans l'ordre". Ev...

à écrit le 30/06/2020 à 13:54
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Non mais on prend 10 ans de surendettement pour juste revenir à un endettement "normal" d'avant crise.... Ca choque personne?

à écrit le 30/06/2020 à 13:34
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Tout va dependre de la decision de la cour de Karlsruhe. Si cette derniere enterine la decision de Bruxelles ou non. Fin du suspens en juillet. Accrochez-vous, ca va tanguer.

à écrit le 30/06/2020 à 10:53
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il suffit de voir comment hollande s'asseillait sur les rapports de migaud quand ca allait pour se dire que c'est pas quand ca va moins qu'il va y avoir des efforts et un jour il y aura cessation de paiement, et la, l'addition sera venezuelienne

à écrit le 30/06/2020 à 10:41
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C'est fini la croissance, c'est fini la vie facile, et plus tard nous chercherons à nous adapter, moins ce sera solidaire et acceptable.

à écrit le 30/06/2020 à 10:39
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Banques privés et États étant complices depuis belle lurette, ce que raconte la cours des comptes n'a que peu d'intérêt mais bon faut bien faire perdurer l'hypocrisie générale hein, le grand mensonge. En tirant les gens sans cesse vers le bas vou...

le 30/06/2020 à 11:43
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Si tous sont complices, cela s'appelle Harmonie dans le dialogue social? Et où avez-vous vu que quelqu'un en France tire les gens vers le bas quand on empile les dépenses et complémente jusqu'à la Nausée les prestations sociales? Il faut revenir sur ...

le 30/06/2020 à 20:46
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"Et où avez-vous vu que quelqu'un en France tire les gens vers le bas quand on empile les dépenses et complémente jusqu'à la Nausée les prestations sociales?" Tu parles de ce que tu veux, tu peux faire un commentaire, pour ma part je parle de la ...

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