Covid-19 : les entreprises devront acheter 10 semaines de stocks de masques

Par Avec AFP  |   |  521  mots
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Le gouvernement souhaite que les entreprises se prémunissent face au risque d'une deuxième vague de l'épidémie de Covid-19. Pour cela, la secrétaire d'Etat à l'Economie, Agnès Pannier-Runacher, a annoncé qu'il sera demandé aux entreprises d'avoir pas moins de dix semaines de stocks de masques d'avance pour leurs salariés.

Au lendemain des explications de l'ex-ministre de la Santé, Agnès Buzyn, sur la gestion critiquée de la crise du coronavirus, le gouvernement souhaite, cette fois-ci être plus prévoyant en cas d'une seconde vague de l'épidémie. Mais plutôt que de faire peser cette responsabilité sur l'État, l'idée serait désormais de la transférer sur les entreprises. Résultat, ce seront les entreprises qui devront prévoir pas moins de dix semaines de stocks de masques pour leurs salariés, a indiqué ce mercredi, la secrétaire d'Etat à l'Economie Agnès Pannier-Runacher.

"Nous préparons la rentrée et il y a un risque de re-circulation du virus (...), et nous demanderons aux entreprises de prévoir 10 semaines de stocks de masques, avec un petit rappel du fait que nous avons désormais des producteurs français", a-t-elle déclaré lors d'une audition par la délégation aux entreprises du Sénat. Agnès Pannier-Runacher a précisé que la note indiquant cette demande va également être paraphée par la ministre du Travail Muriel Pénicaud et le ministre de la Santé Olivier Véran.

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Une solution pour écouler les stocks ?

La secrétaire d'Etat répondait à une question de la présidente de la délégation aux entreprises, la sénatrice Elisabeth Lamure (LR), qui s'inquiétait du sort des entreprises françaises qui s'étaient lancés dans la production de masques de protection et qui aujourd'hui ont du mal à se débarrasser de leurs stocks. En effet, en mars dernier, à l'appel du gouvernement, plusieurs PME s'étaient précipitées dans la production de masques. Cependant, la baisse de la demande les a vite pris au dépourvu, à tel point que, d'après l'Union des industries textiles en France (UIT), 40 millions de masques fabriqués en France n'auraient pas trouvé preneurs.

Sur ce point, selon Agnès Pannier-Runacher, certaines entreprises auraient de toute façon fait faillite car "elles n'avaient plus de commandes""Cette production a sauvé des milliers d'emplois et des centaines d'entreprises", a-t-elle insisté.

La secrétaire d'Etat à l'Economie a appuyé son propos en critiquant une entreprise, sans la citer, qui aurait fabriqué "un stock de 20 millions de masques à usage unique sans avoir de contrat. [...] On est en train de travailler pour aider, mais je dirais (...) qu'il est quand même d'usage de fabriquer en ayant des commandes".

"Il est important de faire la part des choses" entre les entreprises qui ont des stocks de masques à écouler avant de reprendre leur activité traditionnelle et celles "qui ont continué (à produire des masques) en disant que vaille que vaille il allait bien se passer quelque chose", a estimé Mme Pannier-Runacher.

Mais la secrétaire d'Etat a aussi appelé à la responsabilité les collectivités locales, "dont certaines ont annulé des commandes", mettant les producteurs de masques en difficulté.

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