Covid : la situation est "critique", il faut "durcir le couvre-feu" ou "reconfiner" préconise le Conseil scientifique

Par AFP  |   |  453  mots
"La deuxième vague va probablement être plus forte que la première", s'inquiète Jean-Francois Delfraissy, président du Conseil scientifique chargé d'éclairer les choix de l'exécutif (en photo, ici à gauche, lors d'une conférence de presse avec le ministre de la Santé Olivier Véran -et le Premier ministre Edouard Philippe hors cadre- le 13 mars 2020). (Crédits : Reuters)
"Nous sommes nous-mêmes surpris par la brutalité de ce qui est en train de se passer depuis 10 jours", a déclaré le professeur Delfraissy sur RTL. Selon le président du Conseil scientifique chargé d'éclairer les choix de l'exécutif, le chiffre de 52.000 nouveaux cas recensés en 24 heures est largement en dessous de la réalité, chiffre qui devait être "autour de 100.000 par jour".

La situation face au Covid est "difficile, voire critique", a estimé lundi Jean-François Delfraissy, président du Conseil scientifique, estimant qu'il faudrait au minimum durcir et étendre le couvre-feu face à une deuxième vague épidémique "brutale".

"On est dans une situation difficile, voire critique. (...) On avait prévu qu'il y aurait cette deuxième vague, mais nous sommes nous-mêmes surpris par la brutalité de ce qui est en train de se passer depuis 10 jours", a déclaré le professeur Delfraissy sur RTL.

Relevant que "beaucoup de nos concitoyens n'ont pas encore pris conscience de ce qui nous attend", il exprime son inquiétude sur la suite :

"La deuxième vague va probablement être plus forte que la première."

Il a estimé que le chiffre réel des cas devait être "autour de 100.000 par jour", alors que les cas confirmés ont atteint ces derniers jours des chiffres record, dépassant dimanche la barre des 50.000 en 24 heures pour la première fois depuis le début des tests massifs.

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Deux hypothèses pour juguler la 2e vague

Selon lui, il y a "deux hypothèses" pour tenter de juguler cette deuxième vague.

La première est "d'aller vers un couvre-feu plus massif, à la fois dans ses horaires, dans son étendue au niveau du territoire national, et qui puisse également être mis en place le weekend". Après "10 à 15 jours (...) on pourrait regarder la courbe des nouvelles contaminations (...) et si on n'est pas dans la bonne direction, aller vers le confinement".

La deuxième hypothèse est "d'aller directement vers un confinement, moins dur que celui du mois de mars, qui permette à la fois le travail, qui évidemment s'accentuerait en terme de télétravail, qui permettrait probablement de conserver une activité scolaire et qui permettrait aussi de conserver aussi un certain nombre d'activités économiques, qui pourrait être de plus courte de durée et qui serait suivi de conditions de déconfinement très particulières, puisqu'on déconfinerait en passant par un couvre feu".

"Plus on prendra des mesures rapidement, plus (elles) auront une certaine forme d'efficacité", a-t-il insisté, tout en soulignant que le Conseil scientifique, chargé d'éclairer les choix de l'exécutif, "ne préconise rien, nous mettons sur la table les deux grandes stratégies qui sont possibles". Il s'agit de "décisions éminemment politiques", a-t-il relevé.

"Cette vague elle est en train d'envahir l'Europe (...) elle va durer plusieurs semaines, voire un ou deux mois", a-t-il poursuivi, tout en refusant de se prononcer sur la situation lors des fêtes de fin d'année: "On verra pour les vacances de Noël".