Discours musclé, Juppé sifflé, Merkel "invitée"... le premier jour mouvementé des Républicains

Par latribune.fr  |   |  782  mots
Nicolas Sarkozy a prononcé son discours devant 20.000 militants et sympathisants de droite à Paris ce 30 mai.
Nicolas Sarkozy a défini sa vision de la République, Angela Merkel a fait une apparition vidéo, plusieurs personnalités passées à la tribune ont été sifflées. Et le patron de Rentabiliweb a défendu son amitié avec l'ex-président. Résumé du premier jour des Républicains.

La naissance des "Républicains" n'aura pas été de tout repos. Pour ceux qui ne l'auraient pas suivi, voici un résumé de la journée.

L'UMP divisé, les Français dubitatifs

Celle-ci a démarré par la parution d'un sondage indiquant que près des trois quarts des Français rejettent pour le moment l'idée d'une candidature de Nicolas Sarkzoy à la présidentielle de 2017. Ils sont encore plus nombreux à s'opposer à celle de François Hollande.

Le discours

Au Congrès du 30 mai porte de la Villette à Paris, 20.000 membres et sympathisants du parti d'opposition ont officiellement célébré la naissant des Républicains. Nicolas Sarkozy a défini sa vision de la République et en a profité pour répondre aux critiques de la majorité à propos du choix de ce nom:

"A ceux qui nous accusent de vouloir confisquer la République, je veux répondre que s'ils ne l'avaient pas trahie, s'ils ne l'avaient pas abandonnée, s'ils ne l'avaient pas abaissée, nous n'aurions pas besoin aujourd'hui de la relever"

En référence à l'entrée au Panthéon de Germaine Tillion, Geneviève de Gaulle, Pierre Brossolette et Jean Zay, deux jours plus tôt, il lance :"quelles leçons tirez-vous de ce qu'ils ont accompli et de de ce qu'ils ont incarné? Aucune".

"Vous ne défendez pas la République, vous la caricaturez avec la théorie du genre, avec le pédagogisme, avec le 'il est interdit d'interdire', avec le nivellement, avec l'égalitarisme", a-t-il encore déclaré, s'adressant à "la gauche". Il a également affirmé que :

"La gauche ne respecte pas la République, elle la trahit par le coup de force permanent parce qu'elle pense qu'avoir la majorité lui donne tous les droits sans aucune exception"

L'ancien chef de l'Etat a en outre critiqué François Hollande pour sa visite à Fidel Castro "au lieu d'aller rendre hommage au peuple russe pour les terribles épreuves qu'il a endurées lors de la seconde guerre mondiale et dont le courage a joué un si grand rôle dans la défaite du nazisme ?"

Le petit mot de Merkel

Au cours du Congrès, Angela Merkel a montré son visage dans une vidéo de soutien préenregistrée. "Cher Nicolas Sarkozy, chers amis, pour votre congrès, je vous transmets à titre personnel et au nom de la CDU, mes meilleurs voeux" a déclaré la chancelière en allemand.

Des personnalités sifflées...

Une soixantaine de personnalités ont également pris la parole à la tribune au long de la journée. Certains ont déclenchés des sifflets en prononçant les noms du président François Hollande et Christiane Taubira, la garde des Sceaux.

Des sifflets ont en outre été directement adressés à François Fillon et Alain Juppé venus s'exprimer sur scène. "Ça me fait de la peine, mais ça ne change pas ma détermination", a répliqué le maire de Bordeaux.

Une autre applaudie

Eric Woerth, relaxé dans l'affaire Bettencourt à quant à lui eu droit aux ovations du public lorsque Nicolas Sarkozy a évoqué son nom. "Les droits de chacun seront respectés à la différence de ce qu'à vécu Eric Woerth après cinq années d'insultes et d'injures médiatiques. Nous sommes heureux d'accueillir un très honnête homme et un républicain : Eric Woerth", a dit l'ancien président de la République à propos de l'ex-ministre et dans l'éventualité où son parti reprendrait le pouvoir.

Le "Hollandais volant" répond à "Mariakozy"

Enfin hors scène, le fondateur de Rentabiliweb, Jean-Baptiste Descroix-Vernier a fait une incursion dans le débat en répondant au magazine Marianne. La veille ce dernier a publié un article dans lequel il est question de son rôle supposé dans la campagne numérique de Nicolas Sarkozy en 2012.

Désigné par le sobriquet "le Forgeron" ou le "Hollandais Vollant", le fondateur de la société de monétisation qui vit sur une péniche à Amsterdam assume dans son droit de réponse son amitié avec Nicolas Sarkozy. Il reconnaît que sa société a fournit une analyse de données à l'équipe de campagne de l'ex-candidat... et ajoute qu'elle a également travaillé pour Marianne. Le chef d'entreprise à l'allure peu conventionnelle (il est coiffé de tresses) conclut ainsi sa missive:

 "Si vous me consultez tous, ce n'est pas non plus (malheureusement) pour mon look super swag. Si Marianne et Sarko demandent en même temps mes conseils, c'est certainement qu'ils sont de mèche ! C'est la fameuse « Mariakozy » ! Le nouveau slogan de mon groupe sera donc désormais « Marianne, Sarkozy, et bien d'autres : ils nous font confiance ! Rejoignez-les !"