Douche froide pour la France : l'OCDE abaisse sa prévision de croissance en 2024 à 0,8%

Par latribune.fr  |   |  545  mots
Dans son projet de budget 2024 présenté en septembre, le gouvernement a dit pourtant tabler sur une croissance de 1,4%. (Crédits : Reuters)
La croissance française devrait baisser plus que prévu en 2024, selon les estimations de l'OCDE. Dans le détail, elle passerait à 0,8% contre 1,2% en septembre. Une mauvaise nouvelle pour l'Hexagone car l'agence de notation S&P Global doit actualiser sa note ce vendredi. Pour rappel, dans son projet de budget 2024, le gouvernement table, lui, sur une croissance de 1,4%.

Coup dur pour la croissance française. L'OCDE a fortement réduit ce mercredi 29 novembre sa prévision de croissance pour 2024 en France, la faisant passer à 0,8% contre 1,2% en septembre. Selon les prévisions économiques de l'Organisation de coopération et de développement économiques, l'environnement international « limitera les exportations », et la hausse des taux d'intérêt « pèsera sur l'investissement privé et la consommation » de la France l'an prochain.

Dans son projet de budget 2024 présenté en septembre, le gouvernement a dit pourtant tabler sur une croissance de 1,4%, jugée « élevée » par le Haut conseil des finances publiques. Le Fonds monétaire international (FMI) anticipe de son côté 1,3% de hausse du PIB en 2024, et la Banque de France 0,9%.

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La note de la dette française scrutée de près

La situation économique de la France est en plus particulièrement scrutée cette semaine, car l'agence de notation S&P Global doit actualiser ce vendredi la note qu'elle accorde à l'Hexagone. Actuellement, elle est notée « AA », mais assortie d'une perspective négative. Avant S&P Global, l'agence Fitch avait maintenu la note de la France à « AA- » fin octobre, et Moody's n'avait pas mis à jour sa notation de crédit.

En 2023, l'OCDE dit aussi s'attendre à une progression du PIB de 0,9% dans son rapport publié ce mercredi après avoir anticipé 1% lors de ses prévisions antérieures de septembre, la même prévision à l'époque que celle du gouvernement. L'organisation internationale prévoit en revanche un redémarrage plus robuste en 2025 avec une progression du PIB de 1,4%, à mesure que l'inflation va s'apaiser et que la demande internationale va repartir.

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Une inflation toujours présente

L'inflation est pour l'heure encore tenace : elle devrait être de 5,5% dans l'ensemble de la zone euro et de 2,9% l'an prochain, forçant la Banque centrale européenne (BCE) à maintenir un ton ferme quant au niveau des taux d'intérêt qu'elle fixe. Et si Christine Lagarde a assuré lundi dernier s'attendre à ce que les pressions inflationnistes continuent de s'atténuer, la Française a jugé que les perspectives à moyen terme étaient entourées d'une « incertitude considérable ».

L'inflation élevée a un effet direct sur la croissance au sein de cette zone, attendue par l'OCDE à 0,6% cette année et à 0,9% l'an prochain, respectivement stable et en baisse de 0,2 point par rapport aux précédentes prévisions de l'institution en septembre.

En octobre en France, selon les chiffres de l'INSEE, les prix à la consommation ont augmenté de 0,1% sur un mois et de 4% sur un an.

La prévision de croissance du PIB mondial en berne

En outre, l'OCDE a revu ce mercredi légèrement en baisse sa prévision de croissance du PIB mondial, qui devrait atteindre 2,9% en 2023, et maintenue inchangée sa prévision pour 2024 à 2,7%.

Dans le détail, la prévision de croissance de la zone euro atteint 0,9% pour 2024, soit deux points de moins de ce qui était prévu. L'Allemagne s'établit à 0,6%, alors que l'OCDE table sur une -0,1% en 2023. Les Etats-Unis ont une prévision de croissance d'1,5% pour 2024, et la Chine de 4,7%

(Avec AFP)