E-commerce : les commerçants demandent d'interdire le Black Friday 2020

Par AFP  |   |  465  mots
"Prendre Amazon comme bouc émissaire n'est pas la solution : cet acteur ne représente que 20 % du commerce en ligne en France", estime toutefois le ministre de l'Economie Bruno Le Maire. (Crédits : Benoit Tessier)
Dans une tribune publiée par le Journal du dimanche, quatre fédérations de magasins dénoncent "la scandaleuse inégalité de traitement préexistante entre les commerçants physiques et les marchands du web, au péril des premiers et au profit exclusif des seconds".

Quatre fédérations de magasins de centre-ville et centres commerciaux ont demandé au gouvernement de restreindre les ventes en ligne "aux seuls produits de première nécessité" et d'interdire le "Black Friday", dans une tribune publiée dans le Journal du dimanche. Elles demandent aussi de pouvoir rouvrir les commerces "non essentiels" dès le 12 novembre.

"Les dispositions prises pour juguler la propagation du virus ne font qu'accroître la scandaleuse inégalité de traitement préexistante entre les commerçants physiques et les marchands du web, au péril des premiers et au profit exclusif des seconds", déplorent la Confédération des commerçants de France (CDF), la Fédération française des associations de commerçants (FFAC), la Fédération nationale des centres-villes "Vitrines de France" (FNCV) et le Conseil national des centres commerciaux (CNCC).

Une iniquité structurelle avec les marchands 100% web

Dans cette tribune les rassemblant de manière "inédite", les organisations s'accordent à dire que la fermeture des commerces dits "non essentiels" avantage dangereusement les plateformes de commerce en ligne déjà régulièrement accusées de concurrence déloyale, comme Amazon et Alibaba. Ceux-ci, dénoncent les signataires, "redoublent désormais de propagande pour attirer les clients, nos clients", à l'approche de la période des soldes du Black Friday, fin novembre, et de Noël. Ils demandent "l'interdiction immédiate du Black Friday 2020".

Ils appellent aussi à "la fin de l'iniquité structurelle existante entre la communauté des commerçants français et les marchands 100% web", notamment sur les plans de la fiscalité et de l'aménagement du territoire, avec l'"instauration d'un moratoire sur tous nouveaux projets d'entrepôts".

Un site dédié du gouvernement

"Prendre Amazon comme bouc émissaire n'est pas la solution : cet acteur ne représente que 20 % du commerce en ligne en France", estime toutefois le ministre de l'Economie Bruno Le Maire, dans une interview donnée au même hebdomadaire.

Pour encourager la numérisation des petits commerces de proximité, le gouvernement prévoit de référencer, à compter de mardi, les solutions existantes sur le site clique-mon-commerce.gouv.fr.

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"Ensuite, chaque commerce fermé administrativement - et qui n'est pas encore numérisé - pourra bénéficier d'une aide de 500  euros pour le faire", souligne le ministre, ajoutant que l'Etat comptait aider financièrement "les communes qui souhaitent développer une plateforme locale d'e-commerce regroupant l'ensemble des commerces de sa ville".

 Bruno Le Maire prévient néanmoins qu'une réouverture des commerces physiques "ne pourra (...) s'envisager qu'avec de nouvelles règles sanitaires". Il cite en exemples un possible relèvement de la jauge d'accueil, "aujourd'hui de 4 mètres carrés par client", ou un accès aux commerces sur rendez-vous.