Emmanuel Macron n'a pas amélioré le pouvoir d'achat des étudiants, selon l'Unef

Par latribune.fr  |   |  564  mots
L'Unef demande entre autres une réforme du système des bourses pour augmenter leur montant, étendre le nombre des bénéficiaires et intégrer les étudiants étrangers.
Les réformes du gouvernement ont amputé le budget annuel des étudiants, selon l'Unef. Pour l'année 2021, le syndicat prévoit une augmentation moyenne du coût de la vie étudiante de 2,5% par rapport à l'an passé, soit 247 euros par an. "Cette hausse résulte notamment de l'augmentation des loyers en province et en banlieue parisienne", explique le rapport.

Les conséquences désastreuses de la pandémie de Covid-19 et des confinements successifs étaient connues pour les étudiants vivant de petits boulots. Mais pour le syndicat étudiant Unef, elles ne sont pas les seules à être la cause de la paupérisation de cette classe de la population; les réformes entreprises par Emmanuel Macron arrivé au pouvoir en 2017 en font également partie. Pour la rentrée 2021, le coût de la vie étudiante devrait encore augmenter, selon l'enquête annuelle du syndicat Unef publiée dimanche. En quatre ans, le chef de l'Etat fait même pire que ses prédécesseurs, qui avaient eux permis au budget annuel de s'apprécier, souligne le syndicat.

Le syndicat estime a près de 40 euros "l'argent que les étudiant.e.s ont perdu chaque année en aides directes depuis l'arrivée au pouvoir d'Emmanuel Macron en 2017", alors que le coût de la vie étudiante a augmenté de plus de 10% sur la même période.

En cause, "près de 41,2 millions d'euros de coupures budgétaires" dans les aides directes aux étudiants entre 2017 et 2019, selon un calcul de l'Unef.

Des budgets en augmentation sous Nicolas Sarkozy et François Hollande

A titre de comparaison, le rapport cite l'impact des deux mandats présidentiels précédents sur le budget des étudiants : +45 euros par étudiant et par an pour celui de Nicolas Sarkozy et +92 euros par an pour celui de François Hollande.

Alors qu'elle aurait pu venir influencer ces choix politiques, l'inflation annuelle enregistrée ne vient pas justifier ces différences. En 2012, à l'arrivée de François Hollande, l'indice des prix en France était certes de +2% et à +2,1% en 2011 sous Nicolas Sarkozy (contre +1% en 2017, +1,8% en 2018 ou encore +0,5% en 2020), selon l'Insee. Mais les deux présidents ont aussi connu une faible inflation durant leur quinquennat. Dans la période des plans de relance post-Covid, l'indicateur est en tout cas à surveiller, avec déjà une progression à +1,5% sur un an en juin 2021, notait l'Insee.

Autre indicateur à observer, le prix des logements, le premier poste de dépense des étudiants. Pour l'année scolaire 2021-2022, l'Unef prévoit une augmentation moyenne du coût de la vie étudiante de 2,5% par rapport à 2020, soit 247 euros par an. "Cette hausse résulte notamment de l'augmentation des loyers en province et en banlieue parisienne", explique ainsi le rapport.

En plus de la baisse des aides directes aux étudiants, l'Unef dénonce également "de multiples attaques sur le montant des APL" (aide personnalisée au logement) en citant la réforme qui s'applique depuis janvier 2021 et qui modifie leur mode de calcul.

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Des aides Covid insuffisantes

En raison de la crise sanitaire, le gouvernement avait adopté en 2020 des mesures pour lutter contre la précarité étudiante, comme le gel des frais universitaires, reconduit pour la rentrée 2021.

L'extension du dispositif des repas à 1 euro aux étudiants non-boursiers, décidée en janvier 2021, sera elle supprimée en septembre.

Pour lutter contre la précarité étudiante, l'Unef demande une réforme du système des bourses pour augmenter leur montant, étendre le nombre des bénéficiaires et intégrer les étudiants étrangers.

Le syndicat prône également la mise en place d'une "allocation d'autonomie pour chaque jeune en formation, sans condition de ressources".

(Avec AFP)