Emmanuel Macron prévoit une année 2023 difficile pour l'économie française

Par latribune.fr  |   |  677  mots
(Crédits : Reuters)
Le chef de l'Etat se veut rassurant sur les risques de coupures d'électricité cet hiver, tout en mettant en place un dispositif pour faire face à la situation, a-t-il indiqué dans un entretien télévisé. Quant à l'activité économique, il prévient que 2023 s'annonce difficile avant une reprise en 2024, soutenue par ses réformes du travail, de l'éducation, de la santé et des retraites.

Emmanuel Macron a voulu rassurer les Français ce samedi sur d'éventuelles coupures d'électricité cet hiver, en soulignant que le gouvernement travaille sur un « scénario extrême » qu'il est tout à fait possible d'éviter, a-t-il indiqué dans une interview accordée aux chaînes de télévision TF1 et LCI, enregistrée pendant sa visite d'Etat aux Etats-Unis.

Le président français a refusé d'imputer le risque de délestages en cas de températures très froides dans les prochains mois à une mauvaise maîtrise du calendrier de redémarrage des réacteurs nucléaires à l'arrêt pour travaux d'entretien présenté par EDF.  «  Non », a répondu Emmanuel Macron à la question de savoir si les retards pris dans certains chantiers par le groupe en cours de renationalisation constituait un « échec ».

« D'abord, je veux essayer de clarifier les choses: pas de panique! », a-t-il poursuivi. « Il y a un travail qui est fait, qui est légitime, par le gouvernement pour préparer un cas extrême, qui est en effet la nécessité de couper l'électricité pendant quelques heures dans la journée si on venait à en manquer », a expliqué le chef de l'Etat. Le gouvernement va d'ailleurs adresser aux préfets une circulaire pour anticiper d'éventuelles coupures programmées de l'électricité.

Lire aussiCoupures d'électricité cet hiver: les préfets priés d'envisager tous les scénarios pour préparer le pays

« C'est normal que le gouvernement prépare un cas extrême parce que les dernières années nous l'ont montré, parfois l'impensable arrive... et donc c'est la responsabilité du gouvernement, en lien avec tous les acteurs compétents, de préparer ces scénarios pour permettre que le pays ne soit pas en désordre complet », a-t-il argumenté.

Rien d'inéluctable

Si RTE, le gestionnaire des lignes à haute tension françaises, a pointé le mois dernier un « risque accru » de coupures d'électricité en janvier, Emmanuel Macron a assuré que ce scénario qu'il a qualifié de « fictif » n'a rien n'inéluctable.

« Si tous ensemble, nous tenons le plan de sobriété qui a été présenté par le gouvernement (...), c'est-à-dire de réduire d'environ 10% par rapport à notre consommation habituelle, (...) si on fait tous un peu attention et si à côté de ça EDF continue le travail, alors oui nous pourrons passer, même avec des mois de décembre et de janvier froids, cette période », a-t-il insisté sur TF1.

Pour autant, l'économie française devrait connaître des difficultés l'année prochaine. Cela pourrait être « un moment un peu difficile de notre histoire » à cause du « ralentissement de l'économie mondiale », mais Emmanuel Macron espère une « reprise qui devrait arriver en 2024 ». « Je sais que les jours sont durs, que le coût de la vie pèse sur votre quotidien », a-t-il déclaré, tout en rappelant que la France figure « parmi ceux qui s'en sortent le mieux ». « On va continuer de tenir, on va absorber ce choc, et il faut maintenant relancer les choses, par les réformes - sur le travail, l'éducation, la santé, les retraites - pour être plus forts », a-t-il ajouté.

Lire aussiCalendrier express pour les retraites : le projet de réforme présenté mi-décembre

Car « l'année 2023 indéniablement sera marquée par un ralentissement de l'économie mondiale, on le voit déjà poindre, plusieurs de nos voisins entrent déjà en récession », a averti Emmanuel Macron. « Il nous faut continuer le travail et nous préparer à une reprise qui je pense devrait arriver dans l'année 2024 », a-t-il estimé. Selon le Fonds monétaire international (FMI), le pays devrait voir son activité progresser de 2,5% cette année, et de 0,7% l'année prochaine, notamment en raison des prix de l'énergie qui pèsent sur l'activité.

« Nous avons tout pour sortir plus forts, plus grands de ce moment un peu difficile de notre histoire, et nous avons peut-être plus que beaucoup de nos voisins, donc nous allons y arriver », a-t-il assuré.