Emmanuel Macron reconfine la France pendant au moins quatre semaines

Par latribune.fr  |   |  945  mots
(Crédits : CHRISTIAN HARTMANN)
« Vous pourrez sortir pour travailler », a assuré le chef de l'Etat détaillant une forme de reconfinement modéré par rapport à la première tentative du mois de mars de freiner la propagation du virus en arrêtant l'économie. Le gouvernement promet aussi de réévaluer "tous les 15 jours" le dispositif de ce confinement hivernal afin "d'alléger certaines contraintes, en particulier sur les commerces". A l'approche des fêtes de Noël, la décision tombe en effet comme un couperet pour tout un pan de l'économie.

Quatre mois après la fin du premier confinement printanier, le gouvernement a tranché. La France repasse sous le régime du confinement, mais cette fois-ci "adapté", dès ce jeudi 29 octobre à minuit. "J'ai décidé qu'il fallait retrouver à partir de vendredi le confinement qui a stoppé le virus. Tout le territoire national est concerné", a annoncé le chef de l'Etat lors d'une allocution à 20 heures au cours de laquelle défilait en illustrations, point par point, le détail des mesures décidées. Il a également ajouté qu'il durerait, a minima, jusqu'au 1er décembre.

En clair, le gouvernement réapplique les fermetures des commerces non essentiels opérées lors du premier confinement. Mais pour ce confinement version hivernale, le niveau d'acceptabilité de la population a été pris en compte au vu de diverses assouplissements.

Jean Castex précisera les modalités de ce nouveau confinement jeudi en conférence de presse à 18h30. Il va devoir rassurer les acteurs économiques alors que les voyants économiques sont eux aussi passés au rouge écarlate.

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"Je demande un très gros effort, tenons-le avec beaucoup de rigueur pendant 15 jours. Si d'ici 15 jours, nous maîtrisons mieux à la situation, nous pourrons alors réévaluer les choses et espérer ouvrir certains commerces, en particulier dans cette période si importante avant les fêtes de Noël", a tenu à rassurer Emmanuel Macron face aux caméras.

Pour le tissu économique tricolore, déjà affaibli par le premier confinement, la décision est reçue comme un choc. Emmanuel Macron a tenté de rassurer : "un plan spécial sera fait pour les indépendants, les commerçants, les très petites et moyennes entreprises", ajoutant que les salariés et les employeurs "qui ne peuvent pas travailler continueront (...) à bénéficier du chômage partiel et nous compléterons par des mesures de trésorerie pour les charges, les loyers des prochaines semaines".

Mais la pilule est dure à avaler pour la seconde fois. « Le gouvernement a manqué de réactivité sur la question des travailleurs indépendants et a sans cesse été rattrapé par la crise, tandis que 2 millions d'indépendants ne bénéficient de plus aucun soutien depuis près de 4 mois. Preuve en est avec les annonces réalisées par Bruno Le Maire il y a déjà plusieurs semaines et qui ne sont toujours pas entrées en application », a immédiatement commenté une plateforme d'indépendants.

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Télétravail, voyages, écoles, Ehpad : ce qui est autorisé par rapport au premier confinement

Le travail "pourra continuer" pendant le confinement, "vous pourrez sortir pour travailler", a encore assuré Emmanuel Macron.

Mais "partout où c'est possible, le télétravail sera à nouveau généralisé", a-t-il poursuivi, expliquant que par rapport au premier épisode de confinement au printemps, "l'activité continuera avec plus d'intensité".

Du côté des écoles, celles-ci resteront ouvertes, tout comme les crèches, impliquant de fait des déplacements pour les parents. Les collèges et les lycées seront également ouverts. Les universités devront, elles, fermer et poursuivre les cours en ligne dès lundi.

Une nouvelle logistique sur les tests ?

Très critiqués de par leur absence et par les lourdeurs logistiques, les tests sont censés devenir plus accessibles pour les Français et les étrangers. Des "tests rapides obligatoires" du Covid-19 seront déployés "pour toutes les arrivées" dans "les ports, les aéroports", et "pour les déplacements internationaux", a-t-il affirmé.

"Aucun voyageur ne doit pouvoir entrer sur le territoire européen sans qu'on soit certain qu'il n'est pas porteur du virus", a-t-il ajouté lors d'une allocution télévisée, en précisant que les frontières intérieures à l'Europe "demeureront ouvertes" et "sauf exception, les frontières extérieures resteront fermées".

Ensuite, les visites en maisons de retraites et en Ehpad seront autorisées lors du nouveau confinement de la population, contrairement à ce qui s'était passé au printemps.

La formule française des contrôles et de l'attestation, réitérée

"Les commerces qui ont été définis au printemps comme non-essentiels, les établissements recevant du public, notamment les bars et restaurants, seront fermés", a-t-il ajouté.

Les lieux de culture et salles de spectacle n'ont pas été évoqués mais ils faisaient partie des lieux fermés au printemps.

"Comme au printemps, vous pourrez sortir de chez vous uniquement pour travailler, vous rendre à un rendez-vous médical, pour porter assistance à un proche, pour faire vos courses essentielles ou prendre l'air à proximité de votre domicile", a détaillé le président de la République.

"C'est donc le retour de l'attestation comme au printemps", a-t-il dit. "Les réunions privées en dehors du strict noyau familial seront donc exclues, les rassemblements publics seront interdits et vous ne pourrez pas vous déplacer d'une région à l'autre, à l'exception des retours de vacances de la Toussaint".

Il a précisé à ce propos qu'il y aurait "une tolérance durant ce week-end de retour pour que chacune et chacun puisse revenir de son lieu de vacances, pour que les familles puissent s'organiser".

Les trains circulent normalement jusqu'à dimanche

Les trains vont circuler "comme prévu" jusqu'au dimanche 1er novembre pour le retour des vacances de la Toussaint, a indiqué la SNCF.

Les billets TGV INOUI, OUIGO, Intercités et TER en correspondance sont échangeables et remboursables sans frais jusqu'au 4 janvier prochain, précise le communiqué de la compagnie ferroviaire.

(Avec AFP)