Emmanuel Macron "entend la colère" des "Gilets jaunes"

Par latribune.fr  |   |  594  mots
Emmanuel Macron depuis le porte-avions "Charles-de-Gaulle" (Crédits : TF1)
Emmanuel Macron s'est livré mercredi à un exercice d'autocritique en admettant ne pas avoir "réussi à réconcilier le peuple français avec ses dirigeants" et en promettant de gouverner "d'une manière différente" à l'avenir.

Emmanuel Macron a tenté mercredi d'opposer à la colère des "Gilets jaunes" de la pédagogie sur les revenus des Français, le coût de la vie et l'évolution des prix du pétrole et mis en garde les Français contre les "mensonges" et la "manipulation".

Quelques heures après l'annonce de mesures d'aide présenté par le Premier ministre Edouard Philippe, d'un montant de 500 millions d'euros selon le gouvernement, le président a invité lors du journal de 20H00 de TF1 à la prudence face aux récupérations politiques du mouvement de protestation, qui prévoit des manifestations et blocages samedi.

Lire aussi : Carburants : l'exécutif va doubler la prime à la conversion automobile

Il a assuré qu'il entendait la colère des manifestants mais, a-t-il dit, "il y a beaucoup de gens qui sont dans l'addition des colères et l'addition des blocages, ça ne fait pas un projet pour le pays".

Visant des partis de gauche et de droite dont les demandes sont selon lui incohérentes, il a mis en garde les Français :

"Quand vous avez ensemble des gens qui veulent plus d'emplois publics et des gens qui veulent moins d'impôts, je dis juste aux Français : on est en train de vous mentir et de vous manipuler".

Plus de "considération aux Français"

Le président de la République Emmanuel Macron a admis ne pas avoir "réussi à réconcilier le peuple français avec ses dirigeants", ajoutant que le pouvoir ne leur a "sans doute" pas assez apporté de "considération".

"Nos concitoyens aujourd'hui veulent trois choses : qu'on les considère, qu'on les protège, qu'on leur apporte des solutions. Pas des déclarations. Des solutions. La considération, on ne l'a sans doute pas assez apportée", a dit Emmanuel Macron, s'exprimant à bord du porte-avions Charles de Gaulle.

Le chef de l'Etat, au plus bas dans les sondages, a dit vouloir "entendre les Français", "aller au plus près du terrain, peut-être décider d'une manière différente. Pas tout à Paris. En s'exposant davantage. En demandant à nos directions d'administrations centrales, aux ministres, à ceux qui les conseillent, d'aller se confronter au terrain beaucoup plus".

"Considérer c'est entendre quand les gens se plaignent, pour les amener dans cette transformation. Mais les respecter", a ajouté le Président, qui a parfois été critiqué pour ses saillies jugées méprisantes à l'égard des Français.

Appel à une "mobilisation de toute la nation"

Interpellé le 4 octobre à Colombey-les-Deux-Églises (Haute-Marne) par une retraitée sur sa faible pension, puis par une autre sur la limitation de vitesse à 80km/h, Macron avait par exemple cité le général de Gaulle qui disait :

"Vous pouvez parler très librement, la seule chose qu'on n'a pas le droit de faire, c'est de se plaindre". "Le pays se tiendrait autrement s'il était comme ça", avait-il ajouté.

"Cette réconciliation entre la base et le sommet, je considère que je n'ai pas réussi à le faire, et c'est pour moi au coeur de ce qui m'attend dans les mois à venir (...) C'est un vaste programme, mais il requiert la mobilisation de toute la nation", a conclu-t-il.

(avec agences)