En Autriche, Macron répond à Hollande et ses "sacrifices inutiles"

Par latribune.fr  |   |  430  mots
Le président de la République était à Salzbourg pour évoquer l'avenir de la directive sur le travail détaché.
Mis en garde deux fois en deux jours par son prédécesseur François Hollande, le locataire de l'Elysée Emmanuel Macron a profité d'un déplacement pour défendre son action. Faisant une entorse, au passage, à sa règle consistant à éviter d'évoquer les sujets de politique française à l'étranger.

Emmanuel Macron a profité d'une conférence de presse en Autriche sur le travail détaché pour défendre longuement ses projets de réforme en France, dérogeant à sa règle de ne pas évoquer la politique domestique à l'étranger.

"La transformation que nous opérons est celle de faire entrer la France dans le XXIe siècle et gagner la bataille du chômage de masse. Non pas de baisser d'un ou deux points le chômage mais de profondément changer les structures économiques et sociales françaises."

Entrant dans le détail, il a promis que "la bascule des cotisations sociales salariales vers la CSG et la transformation de la prime d'activité, permettront d'avoir dès le 1er janvier un gain de pouvoir d'achat pour l'ensemble des travailleurs en France, qu'ils soient indépendants, fonctionnaires ou salariés".

La raison de cette sortie inhabituelle ? Certainement les propos de son prédécesseur François Hollande, qui lui a conseillé mardi de ne pas "demander des sacrifices aux Français qui ne sont pas utiles", alors que le projet de réforme du Code du travail doit être présenté le 31 août.

François Hollande récidive sur les mesures "trop brutales"

A l'occasion d'une interview à la chaîne de télévision TV5 Monde, l'ancien chef de l'Etat a d'ailleurs réitéré ses réserves sur la politique menée par son ancien ministre de l'Economie. Il l'a notamment mis en garde contre des mesures "trop brutales" alors que la croissance revient et que les créations d'emplois se multiplient.

"Depuis 30 ans, la France est la seule grande nation européenne qui n'a pas gagné contre le chômage de masse. Cela n'a rien à voir avec le travail détaché" mais provient des "règles de fonctionnement de la France qui ne sont pas adaptées à l'économie de l'innovation", a réagi Emmanuel Macron à Salzbourg dans une critique à peine voilé à son ancien mentor (et à ses autres prédécesseurs).

Et le chef de l'Etat ne risque pas d'en avoir fini avec les commentaires de François Hollande. "Je me suis astreint à une réserve, à une retenue, ce qui ne m'empêchera pas, à partir d'un certain moment, de dire ce que j'ai à dire sous des formes diverses mais sans jamais vouloir contrarier ou empêcher notre pays de se redresser", a assuré le socialiste. Deuxième étape dans cette "sortie de réserve", la publication d'un livre, le 30 août, dans lequel il livre ses impressions sur son ancien conseiller et ministre.

(Avec agences)