Entre 200.000 et 400.000 fonctionnaires ont exprimé leur colère dans la rue

Par latribune.fr  |   |  491  mots
A Paris, le cortège a réuni entre 26.000 (police) et 45.000 personnes (CGT).
Suppressions de 120.000 postes d'ici à la fin du quinquennat, gel des rémunérations, rétablissement du jour de carence, remise en cause de leur statut... Le personnel a dénoncé "une série d'attaques" inédite contre les 5,4 millions d'agents publics.

Des soignants aux enseignants, des ministères aux collectivités, les fonctionnaires sont plusieurs centaines de milliers à être descendus dans la rue mardi contre les "attaques" du gouvernement à leur égard. Ils étaient entre 209.000, selon le ministère de l'Intérieur, et 400.000 d'après la CGT, à défiler dans toute la France. A Paris, le cortège a réuni entre 26.000, selon la police, et 45.000 personnes (CGT).

"C'est un vrai succès parce qu'au-delà des manifestants, il y a ceux qui ont arrêté le travail et ils sont beaucoup plus nombreux", a commenté mardi soir sur CNews le numéro un de la CGT, Philippe Martinez. Le taux global de grévistes était de l'ordre de 30%, selon la CGT Fonction publique, le premier syndicat se félicitant d'une mobilisation "pas vue depuis 2007".

Taux de grévistes plutôt élevés

"J'espère que le gouvernement entendra le message et fera de nouvelles propositions", a réagi auprès de l'AFP Jean-Marc Canon, son secrétaire général. Il a cité un taux de grévistes de "33%" aux finances publiques (environ 130.000 personnes) avec "des pointes à 50, 55% dans certains centres d'impôt", comme dans certains secteurs du ministère de la Culture ou dans l'Education avec 50% des instituteurs en grève, selon le SNUipp, premier syndicat.

Le ministère des Comptes publics Gérald Darmanin a lui fait état de taux de grévistes de 13,95% dans la fonction publique d'Etat - avec une moyenne de 16,67% dans l'Education et de 13,65% dans les autres ministères -, 9,5% dans la fonction publique territoriale et 10,4% dans la fonction publique hospitalière, des taux plutôt élevés au regard des mobilisations passées.

Dégradation des conditions de travail

Suppressions de 120.000 postes d'ici à la fin du quinquennat, gel des rémunérations, rétablissement du jour de carence, remise en cause de leur statut... Les syndicats dénoncent "une série d'attaques" inédite contre les 5,4 millions d'agents publics.

Ce rassemblement unitaire "reflète plus qu'un malaise dans les fonctions publiques", a déclaré le secrétaire général de FO, Jean-Claude Mailly, qui défilait à Lyon. Pour Mylène Jacquot (CFDT), l'absence de hausse du pouvoir d'achat, promesse de campagne "pas tenue" par Emmanuel Macron, est "la goutte d'eau qui a fait déborder le vase".

Autre motif récurrent de colère, la dégradation des conditions de travail. "On est devenu une usine à soins: on pique, on branche. Les patients sont devenus des objets", regrettait Françoise, infirmière à l'hôpital Saint-Louis à Paris.

La grève s'est traduite par des fermetures de services publics, crèches et établissements scolaires où le service minimum, prévu par la loi, n'était pas toujours assuré. À Marseille, les trois quarts des cantines étaient fermées, ainsi que 80% des crèches, selon la mairie. Dans le ciel, 30% des vols ont été annulés préventivement, en raison de la mobilisation des contrôleurs aériens.

(Avec AFP)