Eric Coquerel, député de la France insoumise, prend la tête de la commission des Finances

Par latribune.fr  |   |  638  mots
Traditionnellement, le mandat de président de la commission des Finances de l'Assemblée nationale revient à l'opposition. (Crédits : Reuters)
C'est le candidat de la Nupes qui a été élu au troisième tour face au Rassemblement national et aux Républicains, remportant ainsi le poste tant convoité de président de la Commission des finances de l'Assemblée nationale. Traditionnellement, ce mandat revient à un groupe de l'opposition.

C'est une victoire de taille pour la Nouvelle union populaire économique et sociale (Nupes). Son candidat, l'Insoumis, Eric Coquerela été élu à la présidence de la commission des Finances au troisième tour. Agé de 63 ans, le député de Seine-Saint-Denis s'est imposé au troisième tour avec 21 voix contre 11 pour le candidat du Rassemblement nationale, Jean-Philippe Tanguy, et 9 pour la candidate Les Républicains, Véronique Louwagie, alors que les députés de la majorité se sont abstenus. Traditionnellement, ce mandat revient à un groupe d'opposition. Après trois suspensions de séance, le député Charles de Courson (Libertés, Indépendants, Outre-mer et Territoires) a, lui, retiré sa candidature pour ce troisième tour décisif.

Eric Coquerel a été préféré en interne à la socialiste Valérie Rabault, contrainte de renoncer face au leadership des LFI, plus importante force de gauche à l'Assemblée. Elle a obtenu en échange une vice-présidence de l'institution.

Un post clé

L'élection d'Eric Coquerel, qui siégeait déjà parmi les quelque 70 membres de la commission lors de la précédente législature, est un trophée pour LFI dans cette nouvelle Assemblée. C'est, en effet, un poste des plus stratégique. Et pour cause, le numéro un de cette commission permanente peut infléchir le projet de loi de finances, contrôler le budget de l'Etat et il a un puissant droit de regard sur les administrations. Enfin, il peut passer outre le secret fiscal, en ayant accès au dossier de n'importe quel contribuable, entreprise ou particulier. De manière générale, le pouvoir des commissions permanentes s'est accru depuis la réforme constitutionnelle de 2008. Elles sont les premières à se saisir d'un texte qui correspond à leur champ de compétence et peuvent l'amender. Les présidents des commissions peuvent également intervenir pendant les séances, quand ils le souhaitent, sur un texte qui les concerne. Un privilège, alors que le temps de parole est étroitement contrôlé dans l'hémicycle.

7 élus de la majorités aux autres commissions

Eric Coquerel est désormais élu pour un an, tout comme les autres présidents de commission. « Les membres des commissions permanentes sont nommés au début de la législature et chaque année suivante », précise, ainsi, le règlement de l'Assemblée. Le député de la majorité Jean-René Cazeneuve (Renaissance, nouveau nom de LREM), seul candidat, a obtenu l'autre poste clé de la commission des Finances, rapporteur général du budget.

Les autres commissions se partagent entre 7 élus de la majorité: 5 Renaissance (ex-LREM), une élue Horizons et un Modem. Aux Lois, c'est Sacha Houlié (Renaissance, Vienne), 33 ans, qui présidera. Ce n'est pas le plus jeune président de commission, François Fillon ayant été propulsé en 1986 à la tête de la commission de la Défense à seulement 32 ans. Aux Affaires sociales, Fadila Khattabi, députée Renaissance de Côte-d'Or est réélue. Guillaume Kasbarian, député Renaissance dirigera la commission des Affaires économiques. Thomas Gassilloud (Rhône), autre député du parti présidentiel, prend la tête de la commission de la Défense nationale et des forces armées. Agnès Firmin Le Bodo, députée Horizons de Seine-Maritime est élue aux Affaires culturelles et de l'Education. Aux Affaires étrangères, le député MoDem Jean-Louis Bourlanges (Hauts-de-Seine) a été réelu. Jean-Marc Zulesi (Renaissance, Bouches-du-Rhône) prend la tête de la commission du Développement durable et aménagement du territoire.

La veille, l'éphémère ministre des Outre-Mer et députée des Yvelines, Yaël Braun-Pivet, a été élue à l'un des postes les plus prestigieux de la Rébublique, la présidence de l'Assemblée. C'est la première femme à accéder au perchoir.