Est-ce la fin de la rémunération des collaborateurs parlementaires par les lobbies ?

Par latribune.fr  |   |  342  mots
Par 273 voix contre 14, les députés ont adopté cet amendement porté par des socialistes. (Crédits : Photo AFP)
Dans le cadre des projets de loi de moralisation de la vie publique, l'Assemblée nationale s'est largement exprimée en faveur de la fin des rémunérations des collaborateurs parlementaires par les lobbies.

L'Assemblée nationale a voté mardi soir l'interdiction pour les lobbies de rémunérer des collaborateurs parlementaires, dans le cadre des projets de loi de moralisation de la vie publique.

Par 273 voix contre 14, les députés ont adopté cet amendement porté par les socialistes, et qui a été soutenu par la gauche de la gauche et par la droite, puis par les élus La République en marche (LREM) après une suspension de séance.

Bien qu'affirmant "parfaitement entendre et comprendre que l'on soit choqué" que de telles rémunérations puissent exister, la ministre de la Justice Nicole Belloubet s'était dite défavorable à cet amendement, préférant renvoyer la question aux bureaux des assemblées. La rapporteure Yaël Braun-Pivet (REM) avait, elle aussi, suggéré de plutôt prévoir un dispositif de déclaration et une "transparence".

"C'est tellement évident"

Hors micro, un député avait alors lancé : "Elle est où la moralisation ?"

"Je m'inquiète de ce que nous sommes en train de transmettre en dehors de ces murs", a aussi plaidé le président du groupe Nouvelle Gauche (ex-PS) Olivier Faure.

L'interdiction de telles rémunérations, "je pensais que c'était la règle, c'est tellement évident", s'est indigné Eric Coquerel (LFI). Selon Olivier Marleix des Républicains, cela devait être un "oubli".

"Il peut arriver qu'un collaborateur exerce, à côté de son contrat collaborateur, une fonction rémunérée par des représentants d'intérêts", soulignait un rapport, en 2013 de l'ancien vice-président de l'Assemblée Christophe Sirugue (PS), appelant déjà à un code de déontologie.

Les députés ont rejeté divers amendements communistes qui visaient à étendre la transparence sur les rencontres des lobbyistes au président de la République, aux membres du Conseil constitutionnel et du Conseil d'Etat.

De même, ont été repoussés des amendements de plusieurs bords qui avaient pour objectif d'améliorer le prochain registre des représentants d'intérêts commun à l'exécutif et au législatif.

(avec AFP)