Esther Duflo plaide pour le rétablissement de l'ISF

Par AFP  |   |  307  mots
"L'impôt sur la richesse est un impôt raisonnable, pas du tout extrême ou radical", a assuré l'auteur, avec son époux Abhijit Banerjee, du livre "Économie utile pour des temps difficiles". (Crédits : Reuters)
"Mon opinion sur l'ISF, c'est qu'il n'aurait jamais dû être aboli", a affirmé la prix Nobel d'économie 2019 sur RTL, qui milite pour une redistribution "vers les revenus les plus faibles".

L'économiste Esther Duflo, prix Nobel d'économie 2019, s'est déclarée ce mardi favorable au rétablissement de l'ISF en France, mesure qu'elle juge "raisonnable" pour taxer les revenus de la richesse "au même titre que les salaires".

"Mon opinion sur l'ISF, c'est qu'il n'aurait jamais dû être aboli. Aujourd'hui, je pense donc qu'il faut qu'il soit rétabli", a affirmé sur RTL la professeure au prestigieux Massachusetts Institute of Technology (MIT).

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Un impôt "raisonnable"

"L'impôt sur la richesse est un impôt raisonnable, pas du tout extrême ou radical", a assuré l'auteur, avec son époux Abhijit Banerjee, du livre "Économie utile pour des temps difficiles", paru ce printemps aux éditions du Seuil.

Selon Mme Duflo, les revenus des grandes richesses ne sont effectivement "pas imposés comme les revenus des salaires".

Redistribution des richesses

"Il faut redistribuer vers les revenus les plus faibles", a expliqué la prix Nobel, qui a notamment préconisé que le chômage partiel - mesure prise par le gouvernement français pour amortir le choc des conséquences de la crise sanitaire du Covid-19 - "soit beaucoup plus compensé pour les plus pauvres que pour les plus riches".

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Au cours des dernières semaines, le ministre des Finances, Bruno Le Maire, s'est opposé à plusieurs reprises au rétablissement de l'impôt sur la fortune (ISF), supprimé en 2018 par le gouvernement.

Pour rappel, l'ISF a été remplacé par l'IFI (impôt sur la fortune immobilière). Il concernait alors 120.000 ménages en 2018, contre 351.152 foyers soumis à l'ISF en 2018, d'après des données du ministère.

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