"Gilets jaunes" : les entreprises au secours de l'État pour doper le pouvoir d'achat

Par latribune.fr  |   |  739  mots
Orange ou encore le groupe Altice (SFR, BFM, RMC, Libération...) ont promis de verser une prime de fin d'année défiscalisée à leurs salariés en réponse aux mesures proposées par le président de la République. (Crédits : Charles Platiau)
Plusieurs grands groupes français, parmi lesquels Orange, Publicis, Iliad et Altice, ont annoncé mardi 11 décembre qu'ils verseraient, en partie ou en intégralité, à leurs employés une prime exceptionnelle de fin d'année. La veille, lors de son allocution télévisée, Emmanuel Macron avait vivement incité les entreprises à faire ce geste pour augmenter le pouvoir d'achat des Français et enrayer le mouvement contestataire des "Gilets jaunes".

Orange, Iliad, Altice ou encore Jacquet Metal. Parmi les entreprises importantes que compte l'Hexagone, celles-là ont répondu présent à la sollicitation lancée lundi 10 décembre par un Emmanuel Macron soucieux d'apaiser la colère des "Gilets jaunes". De fait, ces grandes sociétés ont annoncé, ce mardi, qu'elles allaient faire un geste et verser une prime exceptionnelle défiscalisée de fin d'année à leurs salariés. Une mesure destinée à augmenter le pouvoir d'achat des Français et, surtout, calmer la colère des "Gilets jaunes".

Une prime de 1.000 euros chez Illiad et Altice

Ainsi, peu après les annonces d'Emmanuel Macron, le PDG d'Orange, Stéphane Richarda fait savoir sur Twitter qu'il « répondra(it) présent à l'effort de solidarité nationale », car, a-t-il justifié, « il est temps (...) de rassembler toutes les bonnes volontés pour repartir de l'avant, en n'oubliant pas le message des gilets jaunes.».

Un discours qu'il avait déjà tenu avant même la manifestation de samedi dernier et la prise de parole du chef de l'État. « Je crois qu'aujourd'hui on ferait une grave erreur si on ignorait ce qui se passe autour de nous [...]. Il va falloir qu'on lâche du lest », avait-il alors déclaré sur FranceinfoLe dirigeant n'a cependant pas indiqué le montant du geste salarial qu'il souhaitait concéder.

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Ce qui n'est pas le cas d'Iliad, le groupe de Xavier Niel et maison-mère de l'opérateur Free, et du groupe de médias et de télécoms Altice France (SFR, BFM, RMC, Libération...), propriété de Patrick Drahi. Les deux entités ont annoncé qu'une prime exceptionnelle de solidarité, d'un montant de 1.000 euros, sera versée à leur salariés français dès que la loi aura été votée. « Plus de 6.000 salariés sont concernés » sur les quelques 7.800 que compte le groupe Iliad, a précisé ce dernier dans un communiqué tandis que, de son côté, Altice n'a pour le moment pas précisé combien de ses salariés seraient éligibles à cette mesure parmi les 7.500 employés du groupe.

Le géant de la publicité Publicis a, pour sa part, également promis un coup de pouce de 1.000 euros à tous ses salariés touchant moins de 2.500 euros bruts par mois (qu'ils soient en CDD ou en CDI) soit 31% des effectifs (1.587 personnes), affirme le groupe.

Une prime non-obligatoire

Lundi soir, lors de son allocution, le président de la République a annoncé plusieurs mesures sociales pour tenter d'apaiser la colère des "Gilets jaunes". Pour cela, il a ainsi demandé aux entreprises « qui le peuvent », sur la base du volontariat donc, de verser une « prime de fin d'année à leurs employés » sans impôt, ni cotisations sociales.

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Le président du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux, favorable à la mesure, a prévenu sur Europe 1 que ce coup de pouce dépendrait de la rentabilité des entreprises et n'aurait donc rien d'automatique.

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« Les entreprises du commerce qui viennent de passer deux mois catastrophiques, ça sera certainement plus compliqué que dans d'autres secteurs », a-t-il déclaré, en précisant que son propre groupe, spécialisé dans l'huile d'olive haut de gamme, y consentirait « à titre d'exemple ».

Macron recevra les entreprises mercredi

Emmanuel Macron, qui a décrété lundi « l'état d'urgence économique et sociale » après plus de trois semaines de crise des "Gilets jaunes", a reçus ce mardi à l'Élysée les représentants des banques, avant ceux des entreprises mercredi, afin de les inciter à participer à « l'effort collectif ».

Le chef de l'État souhaite « les mobiliser et apporter des réponses concrètes à la situation économique et sociale », selon l'Élysée. Emmanuel Macron recevra demain les représentants des entreprises.

(Avec agences)