Go Sport : une enquête pour « abus de bien social » en cours depuis novembre

Par latribune.fr  |   |  557  mots
Un salarié de Go Sport lundi au tribunal de commerce de Grenoble. (Crédits : Reuters)
Le parquet de Grenoble a diligenté depuis novembre 2022 une enquête sur un possible « abus de bien social » au sein de Go Sport. Le tribunal de commerce de Grenoble doit statuer demain sur une éventuelle cessation de paiement de l'entreprise. Les salariés s'inquiètent depuis plusieurs mois d'irrégularités dans les manœuvres financières du repreneur HPB.

Nouveau rebondissement chez Go Sport. Le parquet de Grenoble annonce ce mercredi avoir mandaté en novembre 2022 la section de recherches de la gendarmerie pour enquêter sur un éventuel « abus de bien social » au sein de la société Go Sport, confirmant ainsi une information du journal Libération et les rumeurs selon lesquelles la justice se penchait sur des transactions financières suspectes au sein de l'entreprise. « Les commissaires aux comptes ont transmis plusieurs révélations de faits délictueux », a justifié le procureur adjoint François Touret de Coucy.

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Cette annonce intervient à la veille d'une décision du tribunal de commerce sur une éventuelle cessation de paiement, et dans une période de grande incertitude sur la situation financière du groupe Go Sport et son avenir. Le tribunal de commerce de Grenoble devait déjà se prononcer lundi, mais avait finalement repoussé la décision à jeudi.

Les salariés s'étonnent des manœuvres financières

Les salariés de Go Sport, et surtout leurs représentants syndicaux ainsi que le comité social et économique central (CSEC), s'inquiètent depuis plusieurs semaines de l'état des finances de l'entreprise qui a reçu deux prêts garantis par l'Etat (PGE) en 2020 et 2021 pour plus de 50 millions d'euros. Le CSEC espère « que la lumière sera faite ». « Il y a des choses qui nous échappent » sur la situation économique du groupe, a estimé la semaine dernière un délégué du premier syndicat de Go Sport, la CGT, sans vouloir être cité nommément.

Des commissaires aux comptes et un expert mandaté par ce CSEC ont également fait des constats sévères, estimant que l'entreprise était en cessation de paiement sur la période octobre-novembre et s'étaient alarmés d'une remontée de 36 millions d'euros de trésorerie de Go Sport vers son repreneur depuis fin 2021 le bordelais Hermione People and Brands (HPB). De son côté, HPB assure que l'entreprise n'est pas en cessation de paiement.

La gestion de HPB en question

Autre motif d'inquiétude des salariés sur la situation financière du groupe : HPB a annoncé jeudi dernier « l'acquisition de GAP France par Go Sport », une opération présentée l'avant-veille « auprès des CSE extraordinaires des deux entreprises », selon un communiqué. Cette acquisition a « pour objectif de renforcer l'activité Lifestyle et Sportswear de ces deux marques de HPB, tout en préservant des stratégies spécifiques », selon la même source. Le montant de ce rachat, 38 millions d'euros, « laisse perplexe car il n'y a pas de clarté sur la valorisation de GAP, qui connaîtrait aussi des difficultés », avait dit à l'AFP l'avocate du comité social et économique central (CSEC) de Go Sport, Me Evelyn Bledniak.

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Enfin, selon le quotidien Le Parisien paru samedi, le président de la holding HPB Wilhelm Hubner pouvait aussi avoir à s'expliquer, ce lundi, sur le généreux contrat de sponsoring conclu en janvier 2022 entre Go Sport et le Vélo Club de Roubaix Lille Métropole, qu'il préside. Autant de sujets sur lesquels le tribunal de commerce de Grenoble doit se pencher pour rendre sa décision jeudi.

(avec AFP)