Remaniement : Loiseau, Mahjoubi et Griveaux prennent la poudre d'escampette

Par Laurence Benhamou, AFP  |   |  546  mots
Benjamin Griveaux quitte le gouvernement. (Crédits : POOL New)
Nathalie Loiseau, en lice pour les élections européennes, ainsi que Mounir Mahjoubi et Benjamin Griveaux, désormais rivaux pour l'investiture LREM pour les échéances municipales de 2020 à Paris, quittent le gouvernement.

Ils s'en vont. Emmanuel Macron va devoir effectuer un petit remaniement gouvernemental avant les européennes, en raison des ambitions électorales de trois de ses ministres : Nathalie Loiseau pour les européennes et Mounir Mahjoubi et Benjamin Griveaux désormais rivaux pour la mairie de Paris.

Appliquant la doctrine du chef de l'État qui juge incompatible d'être ministre tout en menant campagne, la ministre des Affaires européennes Nathalie Loiseau, investie mardi tête de liste LREM pour le scrutin européen du 26 mai, a présenté sa démission dès mercredi matin. Les deux autres départs reflètent une rivalité frontale pour le même poste : le désormais ancien porte-parole Benjamin Griveaux comme l'ex-secrétaire d'État au Numérique Mounir Mahjoubi briguent tous deux l'investiture LREM pour les municipales de 2020 à Paris.

Une place pour deux

Un choix que le parti du président, et le président lui-même, trancheront en juin. Sans attendre, le sénateur Julien Bargeton a annoncé dès mercredi soir se ranger derrière l'ex-porte-parole. "A partir du moment où Benjamin Griveaux décide dès ce soir de démissionner, ma candidature, qui ne sert finalement qu'à diviser, n'a plus de sens, parce que je voulais moi qu'elle porte un projet. Et je lui apporte mon soutien. je souhaite que le maximum d'adhérents En Marche puissent le soutenir pour lancer cette campagne", a-t-il ajouté sur BFMTV.

"Nous en sommes convenus : j'animerai à ses côtés la réflexion sur le projet" pour Paris, a-t-il précisé dans un communiqué. L'ancien porte-parole l'a remercié sur Twitter et a souligné sur son compte Facebook que son départ s'était fait "en plein accord avec le président de la République et le Premier ministre".

Pas de quoi dissuader Mounir Mahjoubi qui a twitté : "En route pour un nouvel horizon. Paris doit donner sa chance à tous". Lui qui affiche depuis longtemps ses ambitions pour Paris, aurait d'ailleurs préféré rester au gouvernement le plus longtemps possible. "Partir maintenant serait très lâche".

"Il ne faut pas perturber ni les élections européennes ni le grand débat en provoquant un remaniement", disait-il vendredi à la Tribune, taclant l'impatience de Benjamin Griveaux. A l'Elysée comme à Matignon, cette sortie a déplu. Un récent sondage qui donne la maire Anne Hidalgo en tête des intentions de vote a peut-être accéléré la cadence. D'autres prétendants pour Paris sont sur les rangs, dont les députés Cédric Villani et Hugues Renson ainsi que l'élue du IVe arrondissement Anne Lebreton.