Grève contre la réforme des retraites : un "succès" pour les syndicats salue la presse

Par AFP  |   |  431  mots
(Crédits : Reuters)
Le premier jour de mobilisation contre la réforme des retraites a été un "succès" pour les syndicats mais n'a pas atteint la force d'un "tsunami" capable de faire reculer d'ores et déjà le gouvernement, estime la presse ce vendredi.

Les manifestations ont drainé 806.000 personnes, selon le ministère de l'Intérieur. La CGT en a décompté 2,5 millions, dont 250.000 à Paris. "Le coup de semonce attendu a porté. Le premier jour de mobilisation contre la réforme des retraites a été comme prévu un beau succès", écrit sans détour Bertrand Meinnel dans Le Courrier Picard. "Inutile d'ergoter sur le grand écart des chiffrages : la mobilisation nationale contre le projet de réforme des retraites a été massive et sans incidents majeurs hormis les débordements parisiens des Black Blocs", confirme Dominique Garraud dans La Charente Libre.

Même tonalité dans les colonnes du Midi Libre. "Les syndicats ont réussi leur coup", affirme Jean-Michel Servant. "Même si ce jeudi noir n'a pas été le 'tsunami' annoncé, la grève du 5 décembre 2019 restera dans les annales des contestations sociales", ajoute-t-il Les opposants à la réforme "ont réussi leur démonstration de force tranquille et fait entendre des arguments qui appellent un nouvel examen", abonde Denis Daumin dans La Nouvelle République. Mais "le gouvernement, disposé à les écouter sans délai, n'a plus le couteau sous la gorge", nuance-t-il.

"En marche" pour Libération

"Nous sommes encore loin" de 1995 quand le Premier ministre Alain Juppé avait plié après trois semaines de grèves qui avaient fait descendre deux millions de personnes dans les rues, rappelle Philippe Marcacci dans l'Est Républicain"Succès?" se demande de son côté Nicolas Beytout dans L'Opinion. "Certes, il y avait du monde dans les rues. Mais, avec 700.000 manifestants rassemblés en province et à Paris, les cortèges étaient loin de battre les records des grandes mobilisations historiques", selon lui.

Ce n'est pas le point de vue de Libération dont le titre de une est : "En marche". Son éditorialiste Laurent Joffrin affirme que "ça part fort" et parie que "dans les replis des consciences ministérielles, le spectre de 1995 prend de la consistance".

La mobilisation a été "forte" admet aussi Le Figaro qui redoute "une facture plus salée que jamais". Notant en "une" que l'exécutif "est prêt à des concessions", il refuse de "prédire la durée du bras de fer engagé entre le gouvernement et les opposants à la réforme des retraites".