Inégalités salariales : la ministre du Travail se donne cinq ans pour les éradiquer

Par latribune.fr  |   |  354  mots
Muriel Pénicaud se donne cinq ans pour éliminer les écarts de salaires à poste égal entre hommes et femmes. (Crédits : GONZALO FUENTES)
Muriel Pénicaud annonce un plan d’action visant à supprimer d’ici à la fin du quinquennat l’écart de salaire de 9% à poste égal existant aujourd’hui entre hommes et femmes .

Dans un entretien au Journal du Dimanche ce 21 janvier, la ministre du Travail Muriel Pénicaud déclare vouloir réunir les "partenaires sociaux" pour "élaborer un plan d'action" contre les inégalités salariales. Objectif : supprimer d'ici à la fin du quinquennat, l'écart de 9% existant entre hommes et femmes à poste égal.

Dans cet entretien, la ministre rappelle que "L'égalité entre les femmes et les hommes est un principe constitutionnel" et que "la loi Roudy sur l'égalité a 35 ans".

Ce qui n'empêche pas que dans les faits, "les femmes gagnent toujours 9 % de moins que les hommes à poste équivalent et 25 % en moyenne de moins (...) tous postes confondus, c'est inadmissible", fait-elle valoir.

Un écart de 25% en moyenne

Les 25% d'écart, liés pour partie ("15% ou 16%") aux "retards culturels", à "la persistance de clichés sexistes dès l'enfance", selon la ministre, nécessitent une correction "sur le long terme, en prenant le mal à la racine".

En revanche, "l'écart de 9 % qui demeure à travail égal aurait déjà dû disparaître", insiste Mme Pénicaud, citant l'exemple "inacceptable" d'une "jeune diplômée de HEC" engagée avec "un salaire inférieur à celui d'un garçon" au cursus similaire.

"Notre ambition, avec le Premier ministre (Edouard Philippe) et (la secrétaire d'Etat à l'Egalité entre les femmes et les hommes) Marlène Schiappa, est de supprimer cette différence de 9 % pour toutes les femmes pendant le quinquennat", assure la ministre.

Pour ce faire, les indicateurs existant sur "la situation comparée des hommes et des femmes dans les entreprises" doivent par exemple être perfectionnés, détaille Mme Pénicaud, appelant à "plus de transparence".

Pas de nouvelle loi

"Cette question doit devenir un sujet prioritaire du dialogue social", plaide la ministre, évoquant notamment "des programmes de rattrapage salarial étalés sur plusieurs années" en cas d'"écarts démesurés" dans les entreprises.

Pour autant, la ministre juge inutile l'élaboration d'une nouvelle loi. Elle rappelle en effet que "depuis 2013, plus de 3.000 entreprises" n'ayant pas d'accord sur l'égalité professionnelle ni de plan d'action "ont été mises en demeure", 157 ayant été "sanctionnées".

(avec AFP)