Emploi : les inégalités femmes-hommes persistent en Europe

Si les femmes sont plus diplômées que les hommes dans la majorité des pays européens, elles gagnent encore beaucoup moins que leurs collègues masculins et sont plus durement touchées par le chômage.
Grégoire Normand
En moyenne, le taux d'emploi dans l'Union européenne en 2016 est plus élevé pour les hommes (72 %) que pour les femmes (61 %).

Les inégalités entre les hommes et les femmes en Europe ont la vie dure. Dans une publication livrée ce lundi 23 octobre, l'Insee et Eurostat dressent un panorama peu reluisant des disparités existantes sur "La vie des femmes et des hommes en Europe". Parmi les thèmes abordés figure un chapitre consacré au monde du travail relatant les principales inégalités entre les hommes et les femmes. Retour sur cinq chiffres qui montrent qu'elles sont particulièrement frappantes dans la sphère professionnelle.

■ Près d'un tiers des femmes sont à temps partiel

Sur le front de l'emploi, les différences entre les femmes et les hommes sont particulièrement marquantes. Le travail à temps partiel est très loin d'être également réparti alors qu'il représente "un aspect important de la conciliation entre le travail et la vie familiale". En 2016, 32% des femmes travaillaient à temps partiel contre seulement 9% des hommes. Et cette proportion évolue selon les pays avec la part la plus élevée des femmes à temps partiel aux Pays-Bas (77 %), en Autriche (47 %) et en Allemagne (46 %) et pour les hommes aux Pays-Bas (26 %) et au Danemark (17 %). En France, cette part atteint 29,8% pour les femmes (contre 7,5% pour les hommes), soit légèrement en dessous de la moyenne européenne. Les deux sexes confondus, c'est en Bulgarie que la part des travailleurs à temps partiel est la plus faible (il concerne 2 % des femmes et des hommes).

■ Un chômage à 8,7% pour les femmes

Dans l'Union européenne, les femmes sont particulièrement touchées par le chômage. En 2016, le taux de chômage, au sens du bureau international du travail, s'élevait à 8,7 % pour les femmes et 8,4 % pour les hommes. Dans quatorze États membres, le taux de chômage est plus élevé pour les femmes, dans treize autres plus élevé pour les hommes et égal en Hongrie.

Et si les chiffres du chômage n'illustrent pas les différences les plus frappantes, ceux relatifs au taux d'emploi (*) sont plus marquantes. En moyenne, le taux d'emploi dans l'UE est plus élevé pour les hommes (72%) que pour les femmes  (61%). Et cette différence augmente avec le nombre d'enfants.

"Le taux d'emploi des femmes sans enfant s'élève en 2016 à 65 %, contre 73 % pour les hommes. Avec un enfant, on mesure une augmentation, avec 71 % pour les femmes et 85 % pour les hommes. Avec deux enfants, le taux d'emploi reste à 70 % pour les femmes, et monte à 89 % pour les hommes."

 > Lire aussi : Améliorer le taux d'emploi des femmes, une recette pour la croissance

■ Un tiers des cadres supérieurs sont des femmes

Dans les postes de direction, les inégalités entre les sexes sont particulièrement visibles. Selon les données de la Commission européenne, un tiers des postes de cadres supérieurs sont occupés par des femmes. Aucun pays membre ne compte plus de femmes que d'hommes parmi les cadres supérieurs. Parmi les pays se rapprochant le plus de la parité, on retrouve la Lettonie, la Pologne et la Slovénie (41 %), la Lituanie, la Hongrie et la Suède (39 %). A l'inverse, les pays les plus inégalitaires concernant ce type de poste sont le Luxembourg (18 %), la République tchèque, les Pays-Bas et et la Grèce (25 %). Pour la France, cette proportion atteint 33% pour les femmes.

> Lire aussi l'interview de la réalisatrice du film "Numéro Une", Tonie Marshall : Parité : "Il faut 50% de femmes aux postes de décision"

■ Les femmes gagnent 16% de moins que les hommes

En termes de rémunération, les disparités sont particulièrement criantes. Dans l'Union européenne en 2015, les femmes gagnaient 16,3% de moins que les hommes, si on compare les salaires horaires bruts moyens. Les plus fortes différences sont observées en Estonie (26,9 %), en République tchèque (22,5 %), en Allemagne (22 %), en Autriche (21,7 %) et au Royaume-Uni (20,8 %). L'écart est en revanche plus réduit au Luxembourg et en Italie (5,5 %), en Roumanie (5,8 %), en Belgique (6,5 %), et en Pologne (7,7 %). Pour la France, cet écart s'élève en à 15,8% en 2015, en légère hausse par rapport à 2014 (15,5%).

Pour les experts d'Eurostat, ces écarts s'expliquent en partie par les caractéristiques individuelles des travailleurs comme l'expérience ou le niveau d'éducation. Ils avancent également l'existence de véritables discriminations dans le recrutement dans certains secteurs ou types d'emploi (par exemple, il y a plus d'hommes que de femmes pour certains types d'emplois, avec des salaires plus élevés qu'ailleurs).

L'étude des écarts de salaires par profession indique que ce sont chez les cadres supérieurs que l'on retrouve les inégalités les plus considérables (23 % de moins pour les femmes). A titre d'exemple, les directeurs et cadres de direction sont payés 32 euros bruts de l'heure chez les hommes contre 23 euros chez les femmes en France pour le même poste. Les différences sont moins importantes dans les professions où les salaires sont moins élevés, avec un écart moyen de 8% chez les employés de bureau et dans les services et le commerce. Et si en France, la secrétaire d'Etat à l'égalité femmes-hommes, Marlène Schiappa travaille sur un dispositif pour "prélever les amendes dans les entreprises" qui ne respectent pas la parité et les réinjecter dans le budget de l'Etat, il est possible que certaines entreprises préfèrent encore payer des pénalités même après la mise en oeuvre de nouveaux outils.

> Lire aussi :  Inégalités femmes-hommes : vers des amendes directes pour les entreprises

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Marlène Schiappa, Secrétaire d'État chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes, gouvernement Edouard Philippe, Macron, parité, mixité, discrimination, sexe, genre,

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 (La secrétaire d'Etat à l'égalité femmes-hommes, Marlène Schiappa. Crédits: Reuters.)

■ 33% des femmes sont diplômées du supérieur

Malgré des écarts de salaires particulièrement marqués dans les postes à responsabilité, les femmes sont, en proportion, plus diplômées que les hommes dans l'enseignement supérieur. En moyenne 33% des femmes étaient titulaires d'un diplôme du supérieur en 2016 contre 29% pour les hommes. Et ce phénomène s'observe dans la grande majorité des pays à l'exception de l'Allemagne où les hommes (31,3%)  sont plus diplômés dans le troisième cycle que les femmes (25,2%). Aux Pays-Bas, il existe une parité parfaite entre les deux sexes pour les diplômes du supérieur. Enfin pour la France, la proportion de femmes atteint 36,9% contre 32,2% pour les hommes.

En revanche, la part des femmes ayant atteint le niveau du lycée est en moyenne un peu inférieure à celles des hommes (45% contre 48%). Cette situation est visible dans la plupart des pays européens.

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 (*) Le taux d'emploi est défini comme la part des personnes ayant un emploi parmi les personnes âgées de 15 à 64 ans, exprimée en pourcentage.

Grégoire Normand
Commentaires 8
à écrit le 02/12/2019 à 14:28
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bonjour je suis fan d'Arouf Gangsta et j'aimerai que vous fassiez un article de presse sur ce jeune rappeur qui bouleverse le rap game des années 2010 et soutenez le pour sa calvitie. cordialement.

à écrit le 02/05/2019 à 13:36
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Bonjour Je suis Mr Pierre du BOISGUEHENNEUC financier et Directeur de plusieurs entreprises j’octroie des prêts allant de 1000 à 1.000.000€ a toutes personne particuliers,entreprises, et associations sans distinctions. Surtout ici en FRANCE où...

à écrit le 12/05/2018 à 20:16
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Les femmes doivent recevoir le même salaires que les hommes. Même si ce sont surtout des professions avec de bons salaire qu'on entend se plaindre. Solution: si dans une profession les femmes reçoivent-20%de salaire pour un même travail. Alors c est ...

à écrit le 25/10/2017 à 17:02
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Et qu'en dit-on au moyen orient et ailleurs sur la planète...

le 02/12/2019 à 14:31
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je suis deçu par l'orient car ils ne font plus de bon thé

le 02/12/2019 à 14:31
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je suis deçu par l'orient car ils ne font plus de bon thé

à écrit le 24/10/2017 à 9:11
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Comment voulez vous que l'UE de Bruxelles puisse agir sur les salaires si elle ne possède pas une référence pour nous mettre tous au niveau le plus bas!?

à écrit le 24/10/2017 à 8:21
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Et à propos des inégalités entre élus et smicards, on nous dit quoi ?

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