Inflation : « pas d'amélioration avant début 2023 », selon Bruno Le Maire

Par latribune.fr  |   |  410  mots
Dimanche dernier, dans une interview au quotidien Sud Ouest, Bruno Le Maire a assuré que le pays était parvenu « au pic de l'inflation ». (Crédits : ANNEGRET HILSE)
Interrogé sur France 5, le ministre de l'Economie a expliqué que si aucun scénario ne prévoyait « une inflation à deux chiffres en France », il ne fallait pas s'attendre à une amélioration de celle-ci avant début 2023. Quant à la menace d'une récession en zone euro, « tout va dépendre des décisions de Vladimir Poutine sur le gaz », a-t-il indiqué.

Sommes-nous vraiment au « pic de l'inflation » comme Bruno Le Maire l'assurait dimanche dernier ? Ce mercredi, le ministre de l'économie semble s'être montré moins optimiste, expliquant qu'« il ne faut pas attendre d'amélioration sur le front de l'inflation avant début 2023 ».

Pour autant, « nous n'avons pas aujourd'hui de scénario sur la table qui prévoit une inflation à deux chiffres en France », a ajouté le ministre de l'Economie, interrogé sur France 5. En juillet, l'inflation a atteint 6,1% sur un an, contre 5,8% en juin, un record depuis 1985, selon l'Insee. En comparaison, elle culmine à 10,1% au Royaume-Uni, et est attendue à plus de 18% en 2023, selon la banque Citi.

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En France, « dans les semaines et les mois qui viennent, jusqu'à la fin de l'année 2022, nous continuerons à avoir des prix très élevés. Ensuite début 2023, en tout cas c'est ce que nous prévoyons, dans le premier trimestre 2023, on devrait commencer à voir reculer les prix et l'inflation. Ça se fera progressivement », a, encore, précisé Bruno Le Maire, qui avait assuré dimanche dernier dans un entretien à Sud-Ouest, que le pays était « au pic de l'inflation ».

Risque de récession : « tout dépend de Vladimir Poutine »

Concernant le risque de récession dans la zone euro (les 19 pays ayant adopté la monnaie unique), il a estimé que « tout va dépendre des décisions de Vladimir Poutine sur le gaz. Si jamais il décide de couper le gaz pour l'UE et la zone euro, nous évaluons l'impact sur la croissance, pour la seule France, à un demi-point de PIB, et sans doute davantage pour d'autres économies plus dépendantes du gaz russe que nous ». L'inquiétude plane sur l'Europe après l'annonce de Gazprom d'une suspension complète de l'approvisionnement en gaz russe via Nord Stream 1 pour une période de trois jours. Car les Européens craignent que le gazoduc reste inopérant à l'issue de travaux de maintenance. « C'est sur la question du gaz russe que se jouera une partie de la croissance en Europe dans les mois qui viennent », selon le ministre.

La croissance dans la zone euro s'est élevée à 0,6% au deuxième trimestre par rapport au trimestre précédent, et à 0,5% en France. Mais l'activité du secteur privé s'est contractée en août dans la zone euro, et également en France bien que moins fortement, selon les indices PMI publiés mardi par S&P Global.