JO Paris 2024 : les jeux sont faits ?

Par Fabien Piliu  |   |  732  mots
Paris est-elle d'ores et déjà assurée d'organiser les Jeux olympiques et paralympiques en 2024 ? C'est ce qu'affirme le Wall street journal. (Crédits : Regis Duvignau)
Selon le Wall Street Journal, le Comité international olympique (CIO) aurait trouvé un accord avec Los Angeles pour que la Cité des Anges cède la place à Paris en 2024 pour l'organisation des Jeux d'été. La Californienne se verrait assurée d'être désignée pour 2028.

Le 13 septembre à Lima, le Comité international olympique (CIO) désignera la ville-hôte des Jeux olympiques et paralympiques d'été en 2024. Deux candidates sont encore en lice : Paris et Los Angeles, Budapest, Rome, Hambourg et Boston ayant jeté l'éponge. Les deux villes ont déjà accueilli la flamme olympique. Ce fut le cas en 1932 et en 1984 à Los Angeles, où Carl Lewis rafla quatre médailles d'or en athlétisme, répétant l'exploit de Jesse Owens en 1936. Pour Paris, il faut remonter plus loin : 1924.

Avant l'échéance péruvienne, les comités d'organisations des deux villes passeront un nouvel oral à Lausanne, les 11 et 12 juillet.

Un accord entre Paris, Los Angeles et le CIO ?

Selon les informations du Wall Street Journal (WSJ), l'enjeu de cette dernière épreuve orale pourrait bien limité. En effet, dans un article publié mercredi, le quotidien financier affirme qu'un accord serait en passe d'être conclu entre Paris, Los Angeles et le CIO. Selon les termes de cet accord non-écrit, la capitale française serait désignée pour les JO 2024. La mégalopole californienne obtiendrait les Jeux quatre ans plus tard, en 2028.

D'après le WSJ, Thomas Bach, le président du CIO aurait récemment convaincu Larry Probst, le président du Comité olympique américain et Eric Garcetti, le maire de Los Angeles d'accepter ce calendrier. Calendrier qui pourrait être décidé le 9 juillet, une fois que la commission exécutive du CIO aura tranché sur cette question de la double attribution des Jeux. Ce sujet est en discussion depuis de nombreuses semaines.

Ce ne serait pas la première fois que le CIO accorde l'organisation des Jeux selon un calendrier pluriannuel. Ce fut le cas le 21 juin 1921 à Lausanne lorsqu'il attribua les Jeux olympiques de 1924 à Paris, ceux de 1928 à Amsterdam et, de façon non officielle, ceux de 1932 à Los Angeles. Cette décision fut le fruit de tractations entre Pierre de Coubertin et les autres membres du CIO. Souhaitant que les Jeux soient organisés à Paris en 1924, le baron, qui fut à l'initiative de la renaissance de cette manifestation interdite depuis 393 par l'empereur romain Théodose Ier qui les jugeait trop païens, obtint de cette manière qu'Amsterdam et Los Angeles passent leur tour.

Outre cette assurance d'obtenir les Jeux en 2028, Los Angeles pourrait, toujours selon le WSJ, obtenir des compensations financières de la part du CIO. Elles pourraient prendre la forme d'un financement des programmes sportifs pour la jeunesse.

Si le secret existe, il est bien gardé

Pour l'instant, pour ne pas trahir le secret de cet accord - si accord il y a -, le comité de candidature de LA maintient sa position.

" Alors que le CIO continue d'examiner les candidatures, nous restons concentrés sur les Jeux de 2024, est-il précisé. Nous sommes honorés que Los Angeles soit candidate aux JO de 2024 à un moment si important pour le mouvement olympique et paralympique. Et nous attendons avec impatience de collaborer avec le CIO dans les mois à venir ", explique-t-il dans un communiqué de presse.

Au sein du Comité parisien, l'information du WSJ n'est pas commentée. Etre donné favori n'a pas toujours souri à Paris. En 2005, bien que donnée gagnante, elle s'était faite coiffée au poteau par Londres pour l'organisation des Jeux de 2012.

Une pierre deux coups pour le CIO

Une chose est certaine, Paris n'a jamais eu l'intention de transiger, martelant son souhait d'organiser les Jeux en 2024, à la différence de Los Angeles. Son argument massue ? En 2028, Paris n'aurait plus la possibilité de construire son village olympique à Saint Denis, la friche actuellement étant promise aux promoteurs. Pour Los Angeles, qui compte installer un village olympique à moindre coût sur le campus de UCLA, l'urgence est donc moindre. En revanche, en décalant de quatre ans la tenue des jeux, la Californienne a davantage de temps pour construire un réseau urbain de transport collectif digne de ce nom et de moderniser ses infrastructures, notamment son aéroport.

Si ce scénario se réalise, le CIO fait d'une pierre deux coups. D'une part, son choix ne fait aucun perdant, ce qui élimine le sentiment de frustration. D'autre part, avec Paris et Los Angeles comme futures hôtes des Jeux, il conserve intact le prestige du rêve olympique. Ce n'aurait pas été tout à fait le cas si Budapest, Hambourg ou même Boston avait remporté la mise.