Journal de campagne : Sarkozy et ses électeurs, l'appel de Valls ne convainc pas

Par Fabien Piliu  |   |  572  mots
Nicolas Sarkozy dément les accusations de l'Obs et menace de recourir à la justice. Selon l'hebdomadaire, l'ancien chef de l'Etat aurait déclaré : "Mon électorat ce sont des ploucs" lors d'un déjeuner à l'AFP.
La Tribune publie son "journal de campagne" quotidien, reprenant les principaux faits et déclarations des candidats (et de leurs soutiens) à la présidentielle de 2017. Aujourd'hui, la bataille à droite se poursuit, tandis que l'aile gauche du PS ironise sur l'appel à l'union lancé samedi par le Premier ministre.

Selon l'Obs, Nicolas Sarkozy aurait déclaré "Mon électorat, ce sont des ploucs" lors d'un déjeuner à l'Agence France-Presse organisé la semaine dernière. L'AFP a confirmé qu'il y avait bien eu un déjeuner avec l'ancien président de la République, mais a refusé de « faire de commentaires sur des propos off ». L'entourage de Nicolas Sarkozy fait savoir qu'il pourrait attaquer L'Obs et l'AFP en diffamation si l'agence ne fait pas de démenti.

Invité des "lundis de la primaire" d'Europe 1, Jean-François Copé, candidat de la primaire de la droite et du centre, est revenu sur ses rapports avec Nicolas Sarkozy, regrettant l'animosité de l'ancien chef de l'Etat ou premier débat des primaires. Se rangera-t-il derrière Nicolas Sarkozy si celui-ci l'emportait ? "Je l'ai dit, je me mettrai derrière celui qui gagne. Nous en sommes à la primaire, je suis candidat, et imaginez que je l'emporte", a déclaré le député-maire de Meaux.

De son côté, Bruno Le Maire joue les historiens. "Regardez cette primaire, ce n'est pas la primaire de 2016, c'est la primaire de 1995. Quand vous prenez Nicolas Sarkozy, Alain Juppé, François Fillon, à eux trois ils ont quasiment un siècle de mandats cumulés. Ils ont occupé tous les postes gouvernementaux, ministre de la Défense, ministre des Affaires étrangères, Premier ministre, président de la République. lls en ont de l'expérience, mais pour quel bilan ? Où sont les idées nouvelles, où sont les propositions nouvelles ?", a-t-il déclaré dimanche lors de l'émission "Questions politiques", l'émission de France Inter, Le Monde et France Info.

A gauche, l'ambiance n'est pas davantage à la fête

Au sein de la majorité, l'humeur n'est guère plus badine. Invité dimanche de l'émission de "Punchline" sur C8, Benoît Hamon, l'ancien ministre de l'Economie sociale et solidaire de François Hollande et de Manuel Valls a répondu défavorablement à l'appel à l'union du Premier ministre lors du meeting de Tours samedi. "La question n'est pas ce qui nous sépare mais ce qui devrait nous rassembler. Si on vient au pouvoir, ce n'est pas juste pour gouverner ensemble. Des questions centrales nous sont posées, le Front national est aux portes du pouvoir (...), c'est un peu court. On avait la possibilité de réorienter la construction européenne pour récupérer des marges de manœuvre, ça n'a pas été fait", a-t-il déclaré.

Sur Twitter, le camp Montebourg, par l'intermédiaire de François Kalfon, son directeur de campagne, dénonce un "appel grotesque aux airs de candidature déguisée. C'est quand la maison brûle qu'on veut rassembler la famille. Derrière qui ? Quel contenu ? Loi travail ou fin de l'austérité. C'est une primaire sincère qui permettra le rassemblement, pas une opération de com sur le mode 'embrassons-nous folleville' ", ajoute-t-il.

Aurélie Filippetti, l'ancienne ministre de la Culture de François Hollande et de Manuel Valls n'est pas plus tendre. "C'est un peu trop facile, alors que justement, nous n'avons eu de cesse d'alerter sur le fait que nous étions en train de perdre complètement la confiance de notre électorat parce qu'on ne faisait pas la bonne politique", a jugé la députée frondeuse sur France Bleu Lorraine. "Si rassemblement il y a, ce ne sera de toute façon pas avant la primaire de la gauche en janvier", a-t-elle poursuivie.