Emmanuel Macron bienveillant avec la "droite progressiste" d'Alain Juppé

L'ancien ministre de l'Economie reconnait des convergences avec Alain Juppé qu'il distingue de la droite "identitaire et conservatrice" de Nicolas Sarkozy. Il étrille également le bilan de François Hollande, et de son mauvais usage de la fonction présidentielle.
Emmanuel Macron arrive devant Hollande dans les sondages, mais n'est pas encore en position de pouvoir remporter le second tour de l'élection présidentielle.

L'ex-ministre de l'Economie Emmanuel Macron fait un appel du pied à Alain Juppé, favori des sondages pour la primaire de la droite pour l'élection présidentielle de 2017, dans une interview publiée dimanche par l'hebdomadaire Challenges sur son site internet.

L'ancien protégé de François Hollande, qui a quitté le gouvernement fin août pour se consacrer à son mouvement "En Marche !" dans la perspective de cette échéance, s'éloigne en revanche un peu plus du chef de l'Etat.

Emmanuel Macron, qui se donne jusqu'à la fin de l'année pour dire s'il sera lui-même candidat, expose longuement sa vision de la fonction présidentielle et de la société française.

"Convergences" avec Alain Juppé

Il ne reprend pas à son compte le concept d'"identité heureuse" cher au maire de Bordeaux, parce que "trop statique" et "trop loin de la réalité" à ses yeux. "Il n'en est pas moins vrai que j'ai avec Alain Juppé des convergences sur ce que peut et doit être la vie en société", ajoute cependant l'ex-banquier, qui a conseillé deux ans durant François Hollande à l'Elysée avant d'être nommé à Bercy.

Contrairement au chef de l'Etat, qui refuse de distinguer Alain Juppé de son principal rival, Nicolas Sarkozy, et veut considérer la droite comme un seul bloc, Emmanuel Macron défend la vision d'une droite au moins aussi éclatée que la gauche, à laquelle il dit toujours appartenir.

Entre la droite "identitaire et très conservatrice" qui serait celle de l'ex-président et la droite "orléaniste, libérale, sociale, ouverte à l'Europe" plutôt incarnée par le maire de Bordeaux, "la fracture est béante", dit-il.

Juppé la droite "progressiste", selon Macron

"Il y a face à face une droite du repli et une droite de l'ouverture (...), une droite que j'appellerais progressiste", va même jusqu'à dire l'ex-ministre de l'Economie.

Emmanuel Macron tacle en revanche sévèrement l'actuel chef de l'Etat, dont il rejette le concept de "président normal", critique la façon de gouverner, et avec qui il admet avoir eu des "désaccords" dès l'époque où il n'était que son conseiller.

"Les Français attendaient (...) un projet collectif fondé sur une idéologie claire et cela n'est jamais venu", dit-il. "Par manque de clarification idéologique, François Hollande a dès le premier jour commencé à cohabiter avec son propre camp."

"L'obsession de l'actualité" de François Hollande

"Je ne crois pas au président 'normal'. Les Français n'attendent pas cela", ajoute l'ex-ministre, pour qui le chef de l'Etat "doit conduire la société à force de convictions, d'actions, et donner un sens clair à sa démarche."

Emmanuel Macron reproche aussi au président de se prêter trop complaisamment aux jeux de la "sphère politico-médiatique" et de céder à l'obsession de l'actualité.

"Une présidence de l'anecdote, de l'événement et de la réaction banalise la fonction" et nuit à son efficacité, dit-il. Il prône pour sa part une présidence "de type gaullo-mitterrandien", réconciliée avec le temps long et dont "l'autorité n'a pas besoin d'être démontrée".

Macron disqualifie Hollande pour la présidentielle

Aujourd'hui, estime-t-il, alors qu'un nouveau livre basé sur des confidences de François Hollande à des journalistes a provoqué la stupéfaction jusque dans le camp du chef de l'Etat, "les Français estiment que la fonction présidentielle n'est plus pleinement exercée. Et pour cause ..."

Si les sondages placent aujourd'hui Emmanuel Macron devant François Hollande dans les intentions de vote au premier tour de la présidentielle si les deux sont candidats, tous prédisent aussi à ce jour qu'il ne se qualifierait pas pour le second.

(Avec Reuters)

Commentaires 29
à écrit le 17/10/2016 à 14:24
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Bon article mais qui fait pas malheuresement aucune analyse profonde de notre système électoral.Ce sont les réseaux de pouvoirs (Franc-maçons, Bilderbergetc..) qui décident en coulisses qui seront les heureux élus.. En 2017, n'allez pas voter ce sera...

à écrit le 17/10/2016 à 10:53
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Malin Mr Macron ???mais il sait que Mr Juppé ratisse large et ouvre ces bras largement à la gauche et à Mr Bayrou pour gagner la primaire car si seule la droite vote il sera battu!!!cette droite molle je n en veux pas et donc droit dans mes bottes je...

le 17/10/2016 à 13:25
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Vous avez raison de voter pour ceux dont a vu le bilan calamiteux en 2012, (Déficit public FRANCE = 5.2 % du PIB en 2011, et déficit public ALLEMAGNE = 1. % de déficit public) et qui feront de nous un pays sous-développé en 2022. Même la GRECE ser...

à écrit le 17/10/2016 à 10:32
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Juppe progressiste ! Macron etait quand meme né quand chirac etait au pouvoir (en 86 puis en 95). Juppe c est un conservateur. Il n est pas plus progressiste que liberal. Il veut que chacun reste a sa place (les riche riche et le pauvre en bas) et c...

à écrit le 17/10/2016 à 9:07
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Les gauchistes se reconnaissent entre eux. Les français aiment le concensus mou, les réformes pour "les autres". Ce n'est qu'après la remontée des taux qu'on pourra commencer à réformer le pays : d'ici là, nous sommes condamnés à l'immobilisme. Juppé...

à écrit le 17/10/2016 à 9:06
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Les gauchistes se reconnaissent entre eux. Les français aiment le concensus mou, les réformes pour "les autres". Ce n'est qu'après la remontée des taux qu'on pourra commencer à réformer le pays : d'ici là, nous sommes condamnés à l'immobilisme. Juppé...

à écrit le 17/10/2016 à 9:03
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Juppé progressiste c'est dur à lire...mais il est vrai que par rapport à Sarko, Le Pen et la manif pour tous, il est même révolutionnaire. Macron doit se présenter à la Primaire de Gauche et nous trancherons. Pour ce qui est de ma toute petite perso...

à écrit le 17/10/2016 à 8:11
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Hollande, c'est Macron qui l'a conseillé intimement ... et le gouvernement Valls qui exécute et exécuteront pour le compte des voyous de la finance Le désastre Hollande, c'est le désastre Macron, de même que le désastre Sarkozy, c'est aussi le dés...

à écrit le 17/10/2016 à 6:25
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Aucune dignité le petit Macron qui après avoir été recueilli sur le bateaux PS voyant que ce dernier prend l'eau finit de le couler pour tenter de monter sur celui du PR. Cet homme est indigne de la politique. Qu' il retourne dans sa banque Rotsc...

à écrit le 16/10/2016 à 18:51
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Je crois rêver.....un homme qui a été son conseiller special, son ministre de l' économie nous dit benoîtement que le bilan de F. Hollande est nul et qu'il a globalement abaissé la fonction presidentielle! Comment peut on faire confiance à ce Brutus?...

à écrit le 16/10/2016 à 18:46
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Appel du pied pour tous les gens de gauche qui optent pour M.Juppé si la droite se qualifie pour le deuxième tour (ce qui est probable). Votez pour moi, et je soutiendrai M.Juppé...(la gauche au deuxième tour est très improbable & mission impossible....

à écrit le 16/10/2016 à 18:26
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Il s'y est pas trompé, seul Juppé peut sauver la gauche avec toutes ses composantes , cela a plutôt bien marché pour les régionales, sur ces succès électoraux il est normal maintenant de ce compter .

à écrit le 16/10/2016 à 18:15
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Alain Juppé n'est certes pas un facho-réac, mais ce n'est pas un progressiste. Il appartient à la droite classique conservatrice sur le plan social. Pour ce qui est de ses propositions en matière économique, elles sont libérales et orthodoxes. Il ...

le 17/10/2016 à 9:11
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C'est un mou qui pliera face à la rue, c'est pour ça qu'il rassure la gauche. Juppé ne fera rien, aucune réforme. Nos amis gauchistes vont sentir la sève leur remonter aux valseuses : ils se souviennent de 95, ils savent que quoi qu'ils arrivent, à l...

à écrit le 16/10/2016 à 18:06
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Euréka ! Bon sang mais c'est bien sûr, "en marche!" est une abréviation de "prendre le wagon en marche!"

à écrit le 16/10/2016 à 16:47
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C'est bien Juppé qui a dit de Macron qu'il n'est, ni compétent, ni loyal ? Comme quoi, le petit marquis est prés à toutes les compromissions pour avoir un poste. Et , les médias nous vendent encore ce personnage...

à écrit le 16/10/2016 à 12:22
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Ne viserait-il pas le poste de premier sinistre.

le 17/10/2016 à 9:05
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Evidemment mais il ne le sera pas, il est sous-diplômé ....

le 17/10/2016 à 9:12
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Non, ce poste sera pour Bayrou ou Rafarrin, avec un gouvernement de centristes (Lagarde, Morin et toute la clique). Vous voulez du Juppé, vous allez l'avoir :)

à écrit le 16/10/2016 à 12:22
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Macron un candidat "normal"de droite. J'adore sa formule "Juppé le progressiste". c'est vrai que travailler plus pour gagner moins c'est progressiste, partir à la retraite plus tard c'est progressiste, tailler dans la protection sociale c'est progres...

le 16/10/2016 à 18:38
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Je ne pense pas que Juppé ait dit qu'il fallait travailler plus pour gagner moins (je pense que vous confondez avec Fillon). Après il est normal qu'on parte à la retraite plus tard car il est logique que le pourcentage de retraités dans la population...

le 16/10/2016 à 22:28
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" Hollande, président de l'anecdote ? Mais non voyons !!" Si, si, un président anecdotique ..!!

le 17/10/2016 à 9:01
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@Théophile. Vous avez raison, il faut prévoir un nouveau financement pour la protection sociale. La CSG est utilisée pour la santé; la TVA sociale n'est pas suffisante. Il faut utiliser la fiscalité énergétique qui serait par ailleurs favorable à la ...

à écrit le 16/10/2016 à 12:01
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Hollande, président de l'anecdote ? Mais non voyons !! Hollande, c'est le président qui vire Léonarda, pis qui lui propose de revenir au frais du contribuable, et qui à cette occasion, se fait humilier en direct !!

à écrit le 16/10/2016 à 11:45
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Excellent, le chouchou des médias que ces derniers nous présentent comme incarnant une nouvelle façon de faire de la politique, comme un homme politique du renouveau, neuf, se retrouve dans le programme d'Alain Juppé. Je pense que cela se passe d...

le 16/10/2016 à 12:49
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On se passerait bien aussi des vôtres en permanence...

le 16/10/2016 à 15:24
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@ citoyen blasé Vous avez raison. En fait Macron ce sont de vieilles idées habillées du soit disant manteau de la modernité. De droite, de gauche aucun de ceux qui prétendent devenir président de la république n'ont à ce jour de vision de l'avenir, ...

le 16/10/2016 à 17:55
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"On se passerait bien aussi des vôtres en permanence... " Facile vous n'avez qu'à faire comme moi pour nombreux "commentateurs" de ce site, vous ne lisez pas. C'est très simple à mettre en pratique dès que vous voyez "Citoyen blasé" vous pass...

le 16/10/2016 à 17:59
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Austalien 22: Voilà c'est tout ce qu'ils ont à nous proposer, on prend les mêmes ou leurs copains ou leurs enfants et on recommence. Juppé Le Pen, ça ça va être vachement sexy comme finale en 2017... Leur programme est simple, que nous travai...

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