L'arrêt de plusieurs réacteurs force la France à importer de l'électricité

Par latribune.fr  |   |  274  mots
Un technicien RTE surveille la consommation d'électricité, à La Chapelle sur Erdre, près de Nantes
Sur le mois d'octobre, l'achat d'électricité à ses voisins européens a augmenté de 40%. La France est même devenue importatrice vis-à-vis du Royaume-Uni, une première depuis 2012.

La France, traditionnellement fortement exportatrice d'électricité grâce à son parc nucléaire, a acheté beaucoup plus de courant à ses voisins européens le mois dernier. Les importations ont ainsi augmenté de 40% et même si le solde des échanges est resté exportateur net à 522 gigawattheures, il est à son plus bas niveau depuis le pic de froid de février 2012, a indiqué RTE dans son aperçu mensuel sur l'énergie électrique.

La France est même devenue importatrice vis-à-vis de la Grande-Bretagne, une première depuis février 2012, note encore le gestionnaire du réseau de transport. Conséquence : alors que la consommation  de courant a progressé par rapport à septembre, le marché européen de l'électricité s'est tendu, avec des prix de marché qui "remontent partout en Europe, de façon plus soutenue en Belgique, en France et en Grande Bretagne".

Le gaz et le charbon à la rescousse

Des pics supérieurs à 100 euros le mégawattheure ont été observés "pendant respectivement 34, 11 et 44 heures" dans ces trois pays. Le prix de marché a même crevé le plafond à 299 euros le mégawattheure en Belgique le 25 octobre, où plusieurs réacteurs nucléaires sont en maintenance.

En France, la baisse de la production nucléaire de 16% sur un an a été compensée par un recours plus important aux centrales de gaz et de charbon. Avec 5.061 gigawattheures produits en octobre, cette filière a atteint "son plus haut niveau depuis février 2015" et est en hausse de 37% par rapport à octobre 2015. L'éolien et le solaire ont également contribué à la production électrique, avec une progression respectivement de 7% et de 15% sur un an.

(Avec AFP)