L'emploi intérimaire a bondi en avril, une bonne nouvelle pour l'emploi ?

Par Jean-Christophe Chanut  |   |  422  mots
La hausse de l'emploi intérimaire s'est accélérée en avril. elle a surtout concernée les ouvriers qualifiés et les professions intermédiaires.
Le nombre des intérimaires à bondi de 9,1% en avril, selon le dernier baromètre Prism'emploi. Tous les secteurs d'activité sont concernés. Reste à savoir si cela aura à terme un impact sur l'emploi durable.

Feu de paille ou embellie durable ? Il est encore un peu trop tôt pour le dire mais il n'en reste pas moins que sur le front du chômage et de l'emploi les indicateurs deviennent - enfin - encourageants. En avril, pour le second mois consécutif, le nombre des demandeurs d'emploi inscrits en catégorie "A" a diminué de 0,6%, soit 19.900 inscrits de moins. Et, toujours pour le mois d'avril, l'emploi intérimaire a bondi de 9,1% en un an selon les dernières données fournies par le baromètre mensuel Prim'emploi réalisé par les professionnels du secteur. Des résultats qui viennent confirmer et amplifier une tendance observée depuis le début de l'année. Au total, sur les quatre premiers mois de l'année, l'emploi intérimaire a progressé de 6,3%.

Tous les secteurs emploient davantage d'intérimaires

Tous les secteurs sont concernés par cette progression de l'emploi intérimaire, à commencer par les transports (14,8% de hausse), les services (11,6%), le BTP (8,9%) l'industrie (8,1%) et le commerce (4,1%).

C'est particulièrement chez les ouvriers qualifiés que se développe l'intérim (13,2%) mais les cadres et professions intermédiaires (10,7%) ainsi que les employés (9,8%) sont également concernés. Et c'est particulièrement en Ile-de-France (16,2% de progression) que le bond se fait particulièrement sentir.

Alors que penser de ces données? Si l'on veut être optimiste, on rappellera que, traditionnellement, l'intérim constitue un indicateur avancé de l'emploi. Ce qui signifie que les infléchissements observés sur le seul secteur du travail temporaire se produisent en général de six à douze mois plus tard sur l'ensemble du marché du travail. Par ailleurs, il est aussi traditionnellement acquis qu'un niveau de croissance annuel compris entre 0,6% et 0,8% permet de créer des emplois intérimaires.

Des conséquences sur l'emploi durable?

En revanche, le seuil permettant aux entreprises de développer de l'emploi durable se situe davantage vers 1,2% de croissance. Or, l'Insee a revu à la hausse la croissance française au premier trimestre qui aurait progressé de 0,6% (au lieu de 0,5% prévu initialement). Et, sur l'ensemble de l'année 2016, le gouvernement table sur un progression du PIB de 1,5%. Il devrait donc y avoir des créations d'emploi. D'ailleurs, pour le seul premier semestre, l'Insee estime que 37.000 emplois devraient être créés dans le seul secteur marchand.

Reste maintenant à connaître l'attitude réelle des entreprises. Vont-elles enfin renouer avec des recrutements à long terme ou, prudente, vont-elle continuer de se limiter à  des contrats courts (dont les emplois intérimaires) faute visibilité suffisante?