L'intérim retrouve des couleurs en mars

Le nombre des emplois intérimaires a progressé de 5,9 % en mars 2016 par rapport à mars 2015.
Jean-Christophe Chanut
En mars, l'emploi intérimaire dans le BTP a bondi de 7,1 % ce qui semble confirmer une certaine reprise dans ce secteur.

Est-ce de bon augure pour les statistiques du chômage du mois de mars qui seront publiées ce soir à 18 heures? On verra, mais, en tout état de cause, après une croissance de 4,3 % en février, l'emploi intérimaire a accéléré en mars avec une progression de 5,9 % sur un an, selon le baromètre mensuel Prism'emploi réalisé par la fédération professionnelle du secteur. Phénomène encourageant, tous les secteurs sont concernés par cette reprise, y compris le BTP (7,1 %) resté sinistré pendant des mois et qui enregistre un frémissement depuis le début de l'année. La hausse est également significative dans les transports (12,3 %). Faut-il voir là un effet de la loi Macron libérant les transports nationaux en car? Dans le commerce, la hausse atteint 6,5 % et 4,3 %  dans l'industrie.

Ce sont surtout les ouvriers qualifiés qui sont recherchés (9,6 %) et les cadres et professions intermédiaires (6,9 %).

Des tendances à moyen terme encourageantes

Sur le moyen terme, la tendance est plutôt bonne, et c'est sans doute là que réside la bonne nouvelle si l'on considère que l'intérim est un indicateur avancé de l'emploi. En effet, les tendances sur les premier trimestre 2016 sont restées relativement stables d'un mois sur l'autre, comprises entre 4 % et 6 %, avec une progression trimestrielle moyenne de 5,3 % . Celle-ci intervient après une croissance d'environ 4,5 % en 2015. Cependant, Prism'emploi ne s'emballe pas, remarquant que "cette accélération demeure toutefois modeste au regard des précédents cycles de reprise économique, plutôt caractérisés par des progressions à deux chiffres", par exemple en 1997 et 2010.

D'une façon générale, les infléchissements observés dans l'intérim interviennent 6 à 12 mois avant que les mouvements d'emploi des autres secteurs ne soient perceptibles. Et il faut un niveau de croissance annuel compris entre 0,6 % et 0,8 % pour créer de l'emploi intérimaire. Pour l'emploi durable, ce seuil se situe autour de 1,5 %. Soit, grosso modo la prévision gouvernementale de croissance attendue en France pour 2016. Il y a donc un léger espoir que la courbe du chômage commence durablement à s'inverser avant la fin de l'année... Sauf accident conjoncturel.

Jean-Christophe Chanut
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