La baisse de la natalité s'aggrave en France

Par Grégoire Normand  |   |  470  mots
Après avoir longtemps été le pays le plus fécond d'Europe, la France voit son taux de natalité baisser progressivement depuis 2015.
Cette érosion du nombre des naissances concerne toutes les catégories de revenus et toutes les régions selon une étude de l'Insee. A long terme, ce phénomène pourrait avoir des conséquences sur le renouvellement de la population française.

L'exception française concernant le taux de fécondité du pays tend à disparaître. Selon les dernières données de l'Insee publiées ce jeudi 13 décembre, le nombre d'enfants par femme diminue régulièrement depuis 2015. Après avoir oscillé autour de deux enfants entre 2006 et 2015, il ne cesse depuis de dégringoler pour atteindre 1,88 enfant par mère d'après des chiffres encore provisoires. Cet indicateur s'éloigne progressivement du seuil de renouvellement de la population qui se situe à 2,1. Cette diminution préoccupante concerne toutes les régions et tous les niveaux de vie. Si ce phénomène était amené à se prolonger, il pourrait avoir des conséquences sur la part de la population active et l'économie compte tenu du vieillissement démographique.

Tous les niveaux de revenus concernés

Les résultats obtenus par l'institut de statistiques indiquent que les femmes ont eu moins d'enfants en 2016, "quel que soit leur niveau de vie." Il existe néanmoins quelques divergences. La diminution des naissances est apparue chez les femmes des milieux modestes avant celles affichant un niveau de vie plus élevé.

"La baisse apparaît plus précoce pour les femmes de milieux modestes et très modestes (premier et deuxième quartiles) : elles ont eu moins d'enfants en 2015 qu'en 2013, alors que les femmes plus aisées (troisième et quatrième quartiles) sont aussi fécondes ces deux années. Ce n'est qu'en 2016 que la fécondité semble diminuer pour la moitié des femmes aux niveaux de vie les plus élevé."

Par ailleurs, le repli des naissances concerne aussi bien les femmes qui ont déjà eu un enfant que les femmes ayant eu plusieurs enfants. "Pour les femmes qui avaient déjà un enfant, la probabilité d'en avoir un deuxième en 2015 ou en 2016 est plus faible qu'en 2013, à durée écoulée identique depuis la naissance précédente. Il en va de même pour la probabilité d'avoir un troisième enfant pour les femmes qui en avaient déjà deux. "

Baisse du nombre de femmes en âge de procréer

Parmi les facteurs évoqués par les experts de l'Insee, figure la baisse du nombre de femmes en âge de procréer. Elles étaient 8,4 millions en 2017 contre 8,8 millions en 2007 et 9,3 millions en 1995.

En parallèle, le nombre de décès a considérablement augmenté. En 2017, 603.000 personnes sont décédées, soit 9.000 de plus qu'en 2016. Sur la période 2010-2017, le nombre de décès a clairement grimpé passant "de 551 000 à 602 000." Résultat, le solde naturel, c'est à dire la différence entre les naissances et les décès, ne cesse de s'aggraver. Et le phénomène est loin de ralentir. L'arrivée toujours plus nombreuse des générations du "papy boom" à des âges de forte mortalité s'amplifie.