La CFDT et la CGT appellent à barrer la route au Front National

Par Jean-Christophe Chanut  |   |  456  mots
Eux même confrontés à des tentatives "d'entrisme" de militants du FN, les syndicats appellent à barrer la route au Front National au second tour des élections régionales.
CGT, CFDT mais aussi Unsa et FSU ont ouvertement appelés à battre les candidats FN aux régionales. Mais le syndicalisme constitue un barrage de plus en plus fragile contre la tentation du vote FN.

C'est un fait assez rare pour être souligné. Des organisations syndicales ont pris explicitement position contre le Front National. CFDT et CGT y sont allées chacune de leur communiqué. La CFDT rappelle "qu'elle n'est pas partisane mais demande aux électrices et électeurs de porter à la tête des régions ceux qui seront en capacité d'assurer la cohésion sociale, le dialogue et préparer l'avenir. Ce n'est pas le cas du Front National (..). La CFDT appelle dès aujourd'hui les Français à voter massivement pour que le FN soit battu"

La CGT n'est pas en reste. Pour elle "le Front National n'est pas un parti comme les autres et constitue une grave menace pour la démocratie. La CGT le combat parce qu son approche est fondée sur l'inégalité, en fonction des nationalités, des origines, des religions, des couleurs ou des sexes (...). Le FN divise et met en opposition le monde du travail, et fait ainsi le jeu du patronat. Il porte un projet de régression sociale..."

Avant même le premier l'Union nationale des syndicats autonomes (Unsa) et la FSU avaient aussi dénoncé le danger FN.

Le syndicalisme n'est plus un rempart contre le vote FN

Les syndicats se mobilisent d'autant plus contre le FN qu'ils tentent aussi de combatte "l'entrisme" de certains militants du parti de Marine Le Pen dans leurs rangs. Ainsi, la CGT avait exclu en Moselle un délégué syndical qui s'était présenté aux cantonales sous l'étiquette frontiste.  Il y a quelques années, la CFTC avait également du faire face à une vague d'adhésions de militants FN.

D'ailleurs, un sondage Ifop publié par l'Humanité au lendemain du premier tour des régionales de dimanche dernier montre que le syndicalisme constitue un barrage très fragile contre la tentation du vote FN.

 29 % des salariés se déclarant proches (mais pas adhérents)  d'un syndicat ont voté Front national contre 32 % pour l'ensemble des salariés. Ce sont les salariés se déclarant proches de Force Ouvrière qui se montrent les plus sensibles aux sirènes frontistes:  ils sont 33% à avoir voté pour le FN. Il faut dire que Force Ouvrière est le syndicats où l'on trouve la plus grande diversité des choix politiques, allant de l'extrême gauche trotskyste... au Front National

Les sympathisants CGT sont  eux  27 % à avoir voté FN. Pour la CGT- cadres ce fait est la conséquence de "la rupture du lien social provoquée par la croissance du chômage, les discours irresponsables contre l'immigré bouc émissaire, le culte de la concurrence et de l'individualisation dans l'entreprise enracinent la montée du Front national"

Enfin, 26% des proches de la CFDT ont également voté FN.