La CGT appelle à une grève nationale le 18 octobre

Par latribune.fr  |   |  853  mots
La CGT-Cheminots, premier syndicat représentatif à la SNCF et Sud-Rail ont appelé à la grève le 18 octobre.
Mardi prochain, la CGT entend rassembler les troupes et organiser une journée de grève nationale avec comme principale revendication une hausse des salaires, mais aussi pour soutenir les salariés réquisitionnés dans les raffineries et dépôts pétroliers en grève. Si on ignore encore quels syndicats se joindront à cet appel, les secteurs des transports et de l'énergie devraient, eux, être largement mobilisés.

Faut-il s'attendre à un mouvement social de grande ampleur, mardi 18 octobre ? C'est du moins le jour qu'a choisi la CGT pour organiser une journée de grève nationale.

Parmi les secteurs qui devraient y participer figure le transport. La CGT-Cheminots, premier syndicat représentatif à la SNCF et Sud-Rail ont, en effet, appelé à la grève le 18 octobre. « Nous demandons aux syndicats d'organiser des assemblées générales de site le 18 et nous ne nous interdisons aucun scénario pour la conduite de l'action », a indiqué, ce jeudi, à l'AFP le secrétaire général de la CGT-Cheminots, Laurent Brun. Même chose du côté de Sud-Rail, qui appelle les cheminots à organiser des assemblées générales mardi pour décider de la suite du mouvement.

La fédération des transports de la CGT a à son tour embrayé en appelant ses adhérents à cesser le travail. « La colère gronde, y compris dans nos métiers », a prévenu le syndicat, qui représente entre autres les chauffeurs routiers. Ces derniers se joindront donc au mouvement. « Les salariés du transport routier de marchandises et, plus particulièrement, ceux qui concourent à transporter des matières dangereuses sont solidaires de la lutte en cours », a indiqué la fédération des transports de la CGT dans un communiqué, appelant ses militants « à gonfler les piquets de grève ».

Revalorisation salariale et soutien des salariés réquisitionnés

Alors que l'inflation atteignait 5,6% en septembre sur un an en France, en léger recul, la revalorisation salariale est la principale revendication de cet appel à la grève. Mais elle n'est pas la seule. Si Sud Rail a indiqué demander « une augmentation des salaires à la SNCF », le syndicat s'oppose également à la réquisition par le gouvernement des grévistes de TotalEnergies et Esso-ExxonMobil, et appelle à « l'élargissement de la mobilisation sur les salaires et le pouvoir d'achat ». « Les cheminots veulent agir à nouveau sur les salaires, dénoncer la répression et l'attaque contre le droit de grève », a aussi indiqué la CGT-Cheminots dans un communiqué.

Mercredi, un arrêté a, en effet, été pris pour réquisitionner une partie du personnel au sein du dépôt Esso-ExxonMobil de Normandie et, jeudi, du dépôt de carburant TotalEnergies de Flandres près de Dunkerque dans le Nord. Ce qui n'a pas manqué de provoquer la colère de la CGT, à l'origine du mouvement de grève qui dure depuis le 27 septembre et qui touchait, ce jeudi, 5 raffineries sur sept et sept gros dépôts sur les 200 du pays.

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La décision du gouvernement de recourir à des réquisitions pour permettre la distribution de carburants, « a été un détonateur », a déclaré Simon Duteil, co-délégué général de Solidaires. « C'est une rupture du contrat démocratique », a-t-il ajouté.

Réunion des syndicats

Plusieurs syndicats, dont Solidaires, devaient se réunir, ce jeudi en fin d'après-midi, pour évoquer les termes de l'appel à la grève du 18 octobre et d'une manifestation interprofessionnelle la semaine prochaine pour défendre le droit de grève et les salaires, selon des sources syndicales. La CGT, FO, Solidaires, la FSU et l'Unsa participeront à ce rassemblement pour l'instant prévu en visioconférence, selon des participants. Un texte sera publié à l'issue, « pour annoncer la journée de mardi » prochain, selon un responsable.

Tous les participants ne le signeront pas nécessairement: « Nous avons été invités, nous avons dit que nous nous connecterions », a confié à l'AFP le numéro un de l'Unsa, Laurent Escure. « Est-ce qu'il y aura un appel et est-ce que nous serons dedans ? Je n'en sais rien », a-t-il poursuivi. FO pourrait également rejoindre le mouvement: l'union régionale Ile-de-France appelle « d'ores et déjà à la mobilisation de ses syndicats le 18 octobre », selon un communiqué. Solidaires souhaite pour sa part « appeler à la grève » mardi, mais aussi proposer à ses structures adhérentes d'organiser « des assemblées générales de reconduction ».

Le secteur de l'énergie prêt à rejoindre le mouvement

Pour sa part, la FNME-CGT a d'ores et déjà fait savoir qu'elle « impulsera(it) et coordonnera(it) la grève nationale interprofessionnelle à l'appel de la CGT ». La fédération des mines et de l'énergie a appelé, ce jeudi, « à l'élargissement de la grève dans toute entreprise de l'énergie ». Hier, déjà l'antenne des Bouches-du-Rhône était allée plus loin en lançant un appel à la mobilisation générale dans tous les secteurs pour « défendre le droit de grève ».

Des mouvements de grève touchent actuellement les centrales nucléaires de Tricastin (Drôme), de Cruas (Ardèche), de Bugey (Ain) et Cattenom (Moselle). Un mouvement qu'a rejoint, ce jeudi, la centrale de Gravelines dans le Nord, la plus puissante d'Europe de l'Ouest. Et pour certaines, cela retarde les tests préalables à leur remise sur le réseau après des opérations de maintenance prévues ou des travaux afin de résoudre des problèmes de corrosion.