La France, dans le sillage des Etats-Unis, favorable à une imposition minimale des multinationales

Par AFP  |   |  468  mots
"Nous pensons que ce sujet d'une taxe minimum est absolument vital dans un souci d'efficacité et d'équité en matière de fiscalité internationale" a déclaré mercredi Bruno le Maire. (Crédits : POOL)
Au lendemain de la déclaration de Janet Yellen sur l'instauration d'un système de taxation international des multinationales, la France se dit prête à imposer un taux minimum supérieur à 12,5%.

La France est ouverte à l'idée de fixer un taux minimum d'imposition pour les multinationales supérieur à 12,5%, a déclaré mercredi son ministre de l'Economie Bruno le Maire au lendemain des déclarations de la secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen.

Dans les négociations en cours à l'OCDE sur l'instauration d'un système de taxation international des multinationales, la France soutenait jusqu'à présent la mise en place d'un taux minimum global d'impôt sur les bénéfices de 12,5%, correspondant par exemple à celui en place en Irlande.

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"Nous sommes bien sûr ouverts à une augmentation de ce chiffre", a affirmé mercredi Bruno le Maire dans un entretien à la chaîne Bloomberg TV.

"Nous pensons que ce sujet d'une taxe minimum est absolument vital dans un souci d'efficacité et d'équité en matière de fiscalité internationale", a-t-il insisté.

La secrétaire américaine au Trésor Janet Yellen a indiqué lundi que les Etats-Unis travaillaient "avec les pays du G20 pour s'entendre sur un taux minimal d'imposition sur les entreprises", mais sans préciser officiellement le niveau auquel serait fixé ce taux.

Elle a affirmé la volonté des Etats-Unis de voir aboutir une telle taxe harmonisée à l'échelle mondiale, au moment où l'administration Biden cherche à relever les impôts sur les sociétés aux Etats-Unis pour financer un plan massif d'infrastructures.

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Augmentation des impôts sur les bénéfices

Ce plan prévoit notamment d'augmenter de 10,5% à 21% le taux plancher d'impôt sur les bénéfices des entreprises américaines, quel que soit le pays dans lequel les profits sont réalisés.

"Nous discutons avec Janet Yellen à un niveau technique, sur le bon niveau d'un taux minimum d'impôt sur les sociétés", a indiqué M. Le Maire.

Mardi, il avait estimé que l'ouverture américaine mettait désormais à "portée de main" l'obtention d'un accord global sur la réforme de la taxation des multinationales, négocié depuis plusieurs années sous l'égide de l'OCDE.

Outre un taux minimal mondial, cette réforme prévoit de moduler l'impôt sur les sociétés en fonction des bénéfices réalisés dans chaque pays, indépendamment de leur établissement fiscal.

Ce deuxième point vise en particulier les géants du numérique, qui paient des impôts souvent sans rapport avec les revenus et les profits qu'ils dégagent localement.

L'OCDE souhaite obtenir un accord lors du G20 Finance des 9 et 10 juillet.

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