La France se retire de la course à l'Exposition universelle 2025

Par latribune.fr  |   |  525  mots
C'est autour du pôle scientifique de Saclay qu'était construit le projet parisien pour l'Expo universelle de 2025
Le Premier ministre a adressé samedi aux principaux intéressés un courrier les informant du renoncement de la France à se porter candidate pour accueillir cet événement à Paris en 2025, après la Coupe du monde de rugby en 2023, et les jeux Olympiques en 2024, pour des raisons principalement financières.

Selon le JDD qui elle révèle ce 21 janvier, c'est par un courrier adressé samedi par le Premier ministre Edouard Philippe au comité d'organisation que l'annonce du retrait a été faite.

"J'ai décidé de ne pas donner suite à la candidature de la France à l'exposition universelle, qui sera retirée", écrit ainsi le chef du gouvernement à Pascal Lamy, président du Groupement d'intérêt public Expofrance 2025.

Ce renoncement serait essentiellement dû à des raisons financières. Dans son courrier,, le Premier ministre souligne les "faiblesses structurelles" du modèle économique du projet français et précise que dans le contexte de "redressement de nos finances publiques", il refuse de "grever l'avenir (...) d'engagements supplémentaires non maîtrisés". Il estime notamment que les engagements qu'il avait demandés fin septembre concernant la "solidité du dispositif opérationnel proposé par la France" ne sont pas tenus.

C'est à l'automne 2014 que François Hollande, alors chef de l'Etat, s'était engagé à porter la candidature de la France à l'Exposition universelle de 2025. Le projet, qui a notamment fait l'objet de divergences entre le président du comité de candidature Jean-Christophe Fromentin et la maire de Paris Anne Hidalgo, était concentré autour autour du pôle scientifique et technologique de Paris-Saclay.

Incertitudes sur la fréquentation et manque de partenaires privés

La candidature française avait été officiellement déposée fin septembre auprès du Bureau international des expositions (BIE). Après un grand oral présenté en novembre à Paris, une mission d'enquête sur le terrain était prévue mi-mars. Et Edouard Philippe explique dans son courrier, également adressé à  Anne Hidalgo, la présidente de la région Ile-de-France Valérie Pécresse et Jean-Christophe Fromentin, que le projet français n'a pas les moyens de se redresser dans "le délai qui nous sépare de la visite de la commission d'enquête du BIE".

Les hypothèses de fréquentation en particulier sont trop incertaines. Selon les scénarios envisagés, celle-ci s'établit entre 35 et 40 millions de visiteurs, une hypothèse haute atteignant même 65 millions. Mais si elle ne dépassait pas les 20 millions attirés par l'Expo de 2015 à Milan, les hypothèses de recettes passeraient de 1,3 milliard à 455 millions d'euros, ce qui représente selon Matignon un risque pour les finances publiques.

Autre faiblesse financière évoquée par le Premier ministre : le manque de partenaires privés prêts à s'engager.

Jean-Christophe Fromentin et Luc Carnevouaus, respectivement président et vice-président du comité d'organisation, ont réagi à cette annonce sur Twitter.

"Je ne me retrouve pas dans cette France qui renonce, qui recule ou qui s'excuse", a écrit Jean-Christophe Fromentin.

"Alors que nous pouvions après le rugby en 2023 et les JO en 2024 recevoir le monde avec l'expo universelle en 2025, cette décision est incompréhensible", a regretté le vice-président du comité d'organisation, Luc Carvounas.

Suite au retrait de la France, restent en lice trois pays candidats pour accueillir l'Exposition de 2025, qui se tiendra du 1er mai au 31 octobre 2025 : la Russie (Ekaterinbourg), le Japon (Osaka) et l'Azerbaïdjan (Bakou).

Le choix du pays hôte doit être annoncé le 15 novembre 2018.