La mobilisation des "Gilets jaunes" en repli

Par latribune.fr  |   |  403  mots
5.600 "gilets jaunes" dans la rue le 2 mars pour l'acte 16 (Crédits : Jean-Paul Pelissier)
Pour leur acte 16, les "gilets jaunes" ont défilé samedi en petit nombre, se donnant rendez-vous dans les prochaines semaines pour marquer la fin du débat national controversé et les quatre mois de ce mouvement social inédit. Les manifestations en régions ont été émaillées de quelques heurts.

Le ministère de l'Intérieur a comptabilisé 39.300 manifestants dont 4.000 à Paris, contre 46.000 le 23 février. Ces chiffres officiels sont régulièrement contestés par les "gilets jaunes".

La préfecture de police de Paris a fait état en fin d'après-midi de 17 personnes interpellées. Parti de l'Arc de Triomphe,  le défilé parisien de 12 kilomètres, auquel participaient les figures du mouvement Éric Drouet et Maxime Nicolle, s'est déroulé sans incident. Le cortège était pour la première fois encadré par des "gilets jaunes" faisant la sécurité à moto. La dispersion était en cours vers 18H00.

Rendez-vous le 16 mars

De nombreux manifestants interrogés par l'AFP ont dit placer leurs espoirs dans la mobilisation du 16 mars, présentée comme une journée clé par les figures historiques du mouvement.

On pouvait ainsi lire à Bordeaux, où,  de source policière, 4.000 "gilets jaunes" ont défilé "16 mars, l'Aquitaine envahit Paris, ultimatum saison 2". Cette date, qui marquera les quatre mois de la fronde, coïncide au lendemain de la fin du grand débat national lancé le 15 janvier par Emmanuel Macron.

Cette consultation nationale de deux mois, organisée pour tenter de répondre à la colère en recueillant les doléances des Français, s'est traduite par 10.000 réunions et plus d'un million de contributions sur internet.

Des échauffourées ont eu lieu à Nantes dès le départ de la manifestation, à Lyon ou Toulouse, ainsi qu'à Lille, où des Belges ont rejoint un rassemblement que les organisateurs voulaient "international".

Ils étaient environ 450 à Bar-le-Duc, plusieurs centaines à Marseille, et un millier à Montpellier. Plus de 2.000 "gilets jaunes" ont aussi manifesté à Lyon.

De 282.000 à 39.300 personnes dans la rue entre le 17 novembre et le 2 mars

Au premier jour du mouvement déclenché par un ras-le-bol contre la hausse des taxes et pour davantage de pouvoir d'achat le 17 novembre, ils étaient 282.000 dans la rue pour l'acte 1 de ce mouvement né sur les réseaux sociaux. Le 23 février, selon les autorités, ils étaient 46.600 dont 5.800 à Paris.

Après avoir été placé en garde à vue avant la manifestation du 26 janvier, un "gilet jaune" a porté plainte à Paris pour "entrave à la liberté de manifester" et "privation de liberté illégale".

Par ailleurs, une information judiciaire a été ouverte à Marseille après la mort à l'hôpital en décembre 2018 d'une octogénaire, touchée la veille chez elle par un tir de grenade lacrymogène en marge de manifestations.