La popularité de Macron dévisse sévèrement

Par latribune.fr  |   |  908  mots
Les bonnes opinions concernant Emmanuel Macron en tant que président de la République baissent de 5 points en août pour atteindre 34%, après avoir déjà connu une baisse de 5 points en juillet. (Crédits : Gonzalo Fuentes)
[Sondage] Deux tiers des Français ont désormais une mauvaise opinion d'Emmanuel Macron. Selon le dernier baromètre exclusif BVA-La Tribune-Orange-RTL, le président de la République gagne 8 points d'opinions défavorables entre le mois de juillet et le mois d'août, battant ainsi un son record d'impopularité.

La rentrée politique s'annonce compliquée pour Emmanuel Macron. Après un début d'été très tendu pour l'exécutif dans le contexte de l'affaire Benalla, la chute de popularité se poursuit. Selon le dernier baromètre exclusif BVA-La Tribune-Orange (*), le chef de l'Etat perd 6 points d'opinions favorables après avoir connu une relative stabilité autour de 40% depuis le mois de mars. Les répondants ayant une mauvaise opinion de l'ancien ministre de l'Economie sont également en progression en août pour atteindre 66% contre 59% en juillet.

Record d'impopularité chez les plus jeunes et les plus précaires

La part des mauvaises opinions a quasiment doublé depuis le début du mandat d'Emmanuel Macron passant de 35% à 66%. Ce résultat marque un record d'impopularité pour le locataire de l'Elysée. Dans le détail, c'est notamment auprès des Français les plus jeunes et les plus précaires que les baisses sont marquées. Ainsi, les bonnes opinions à l'égard du chef de l'Etat baissent de 10 points chez les moins de 35 ans (34%), de 6 points chez les ouvriers (-6 points, 17%), de 6 points chez les personnes ayant un niveau d'études inférieur au bac (-7 points, 22%) et de 9 points chez les membres de foyers dont les revenus mensuels sont inférieurs à 1.500 euros (-9 points, 27%).

Sur le plan politique, Emmanuel Macron semble pâtir d'un discrédit lié à la démission de Nicolas Hulot autant que d'une remobilisation de l'opposition sur fond d'affaire Benalla. Il perd en effet 18 points de bonnes opinions chez les sympathisants Europe-Ecologie-les-Verts (21%) de même que 6 points chez les sympathisants Les Républicains (37%) et 11 points chez les sympathisants du Rassemblement national (9%). L'analyse des raisons avancées par les Français pour expliquer leur opinion montre que les jugements positifs à l'égard d'Emmanuel Macron reposent dans une grande mesure sur son volontarisme dans un climat hostile.

Contrecoup pour Edouard Philippe

En août, 38% des Français déclarent avoir une bonne opinion d'Edouard Philippe en tant que Premier ministre contre 61% qui en ont une mauvaise opinion (+7 points). Edouard Philippe voit également sa part de soutiens dans l'opinion se réduire, un résultat qui le positionne de façon intermédiaire, au dessus des mesures réalisées après 16 mois à Matignon pour Alain Juppé (31% en septembre 96) ou Jean-Marc Ayrault (29% en septembre 2013) mais un cran en dessous des niveaux de François Fillon (55% en septembre 2008) et, plus loin dans le temps, de Pierre Mauroy (46% en septembre 1982). C'est auprès des moins de 35 ans (-13 points, 38%), des ouvriers (-7 points à 18%), des ruraux (-8 points, 35%) et des sympathisants Europe-Ecologie-les-Verts (-10 points, 29%) que la baisse des bonnes opinions concernant le chef du gouvernement est la plus marquée.

Budget 2019 : les Français partagés

Les Français se montrent assez tranchés concernant les mesures qui pourraient être retenues dans les orientations budgétaires pour 2019. Ils sont notamment 71% à être favorables à la dégressivité des allocations chômage des hauts cadres proposée par Aurélien Taché (LREM) et 62% à la suppression des cotisations sociales sur les heures supplémentaires. Ils sont plus partagés en ce qui concerne le quasi-gel de prestations sociales comme les allocations familiales (45% y sont favorables) et les APL (44%) et se montrent également divisés sur la suppression de 4.500 postes de fonctionnaires en 2019 : 44% y sont favorables et 55% y sont opposés. Cette dernière mesure fait moins débat auprès des salariés du public : 70% y sont opposés. En revanche, ils sont plus hostiles sur la réduction du nombre d'emplois aidés (38%) ou la hausse limitée des pensions de retraite (34% de favorables, 75% des retraités y sont opposés), signe d'une opinion probablement rigidifiée sur le sort des retraités.

Une politique jugée "injuste et inefficace"

Seuls 28% des Français considèrent que la politique menée par Emmanuel Macron et le gouvernement est juste et 27% qu'elle est efficace. En septembre 2013, 28% des Français considéraient que la politique menée par François Hollande et le gouvernement était juste et ils n'étaient que 21% à la juger efficace. En croisant les opinions sur la justice et l'efficacité perçues de la politique menée par l'exécutif, il se dégage que seuls 24% des Français jugent cette politique juste et efficace contre 68% qui l'estiment injuste et inefficace.

Nicolas Hulot voit sa cote d'influence progresser

Nicolas Hulot voit sa cote d'influence progresser et conforte sa 1re place au classement des cotes d'influence (38%, +3 points) Après avoir annoncé mardi sa démission du gouvernement, Nicolas Hulot demeure central dans le paysage politique. 38% des Français souhaitent qu'il ait davantage d'influence dans la vie politique française, un score qui progresse de 3 points et le place nettement en tête du classement des cotes d'influence des Français, nettement devant Xavier Bertrand et Alain Juppé qui occupent, ex-aequo, la deuxième position (30%) devant Marion Maréchal et Jean-Yves Le Drian (29%).

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Méthode : enquête réalisée auprès d'un échantillon de Français recrutés par téléphone puis interrogés par Internet du 29 au 30 août 2018. Echantillon de 1.040 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. La représentativité de l'échantillon est assurée par la méthode des quotas appliqués aux variables suivantes : sexe, âge, profession de la personne de référence du ménage et de la personne interrogée, région et catégorie d'agglomération.