Le Covid coûtera deux fois plus que prévu à la Sécurité sociale en 2021

Par latribune.fr  |   |  405  mots
Le Covid coûtera au moins 5 milliards de plus que prévu à la Sécurité sociale en 2021. (Crédits : Reuters)
Les dépenses de santé liées au Covid sont estimées à plus de 9 milliards d'euros pour la Sécurité sociale en 2021, contre 4,3 milliards prévus en décembre. L'hypothèse initiale « reposait sur le fait qu'il n'y ait pas de nouvelle vague en 2021 » selon Franck von Lennep, le directeur de la Sécurité sociale.

La facture de l'épidémie n'en finit pas de s'allonger pour la Sécurité sociale. Le coût des tests, vaccins et autres dépenses de santé liées au Covid-19 est estimé pour 2021 « entre 9 et 10 milliards d'euros », bien au-delà des 4,3 milliards inscrits dans le budget, a indiqué mercredi le directeur de la Sécurité sociale.

Le budget voté en décembre comportait pourtant « une provision de 4,3 milliards d'euros » pour payer les tests, les vaccins ou encore les masques, mais il s'agissait d'une « hypothèse » qui « reposait sur le fait qu'il n'y ait pas de nouvelle vague en 2021 », a expliqué Franck von Lennep lors d'une audition par les députés de la commission des Affaires sociales.

Des tests plus nombreux

Hélas, la troisième vague et le variant anglais ont bel et bien déferlé sur la France, ce qui a « conduit à des dépenses supplémentaires », avec des tests (PCR et antigéniques) plus nombreux « et sur une période plus longue que ce que nous pouvions imaginer », a-t-il affirmé.

En effet, la France - qui prend en charge la totalité du coût des tests - a massivement testé sa population, et bien plus que d'autres pays voisins comme l'Allemagne. Le nombre de tests réalisés est ainsi plus de deux fois plus important dans l'Hexagone que de l'autre côté du Rhin, avec 4,79 tests réalisés pour 1.000 personnes en France contre 1,89 en Allemagne, d'après les chiffres d'Our World in Data au 15 mai (en moyenne sur 7 jours).

« Surcoûts à l'hôpital »

La crise sanitaire se traduit aussi par de nouveaux « surcoûts à l'hôpital » et « une hausse des indemnités journalières » pour arrêt de travail.

S'y ajoutent des achats de vaccins en grandes quantités: en effet, il a fallu en « précommander un nombre très élevé pour ne pas prendre de risque ensuite, si certains s'avèrent disponibles plus rapidement, ou plus efficaces que d'autres ».

Au bout du compte, « on sera probablement entre 9 et 10 milliards » d'euros, a-t-il annoncé, soulignant que cette prévision était entourée de « beaucoup d'incertitudes sur ce que seront les surcoûts liés à la crise au deuxième semestre ».

Cette prévision devrait être reprise en début de semaine prochaine par le comité d'alerte sur l'évolution des dépenses d'assurance maladie, qui avait averti mi-avril d'un « risque sérieux » de dérapage budgétaire.

(Avec AFP)