"Le diagnostic de François Hollande sur l'emploi est juste mais son plan n'est pas à la hauteur des enjeux"

Par Propos recueillis par Fabien Piliu  |   |  334  mots
Selon Thibault Lanxade, le vice-président du Medef, la primle à l'embauche de 2.000 euros ne pourra qu'accélérer le rythme des embauches. En aucun cas, elle ne pourra résorber le chômage de masse.
Dans un entretien accordé à La Tribune, Thibault Lanxade, le vice-Président du Medef en charge des TPE PME décrypte les annonces de François Hollande, le président de la République pour relancer l'emploi.

La Tribune - Que vous inspire le plan de relance de l'emploi présenté ce lundi par François Hollande ?

Thibault Lanxade - François Hollande a fait du François Hollande ! Le discours préliminaire est plutôt bon, le diagnostic est juste. Mais les mesures proposées ne sont pas du tout à la hauteur des enjeux.

Accorder une prime de 2.000 euros pour les recrutements en CDD de plus de six mois ou pour les CDI n'est pas une incitation suffisante ?

Cette mesure est intéressante mais elle n'est pas assez puissante pour résorber le chômage de masse. S'il suffisait d'une prime pour créer de l'emploi.... En revanche, elle pourrait permettre d'accélérer les créations d'emplois.

Des options ont-elles été ignorées par le président de la République ?

Dans son introduction, il indique qu'il faut plus de liberté et de sécurité pour les salariés et pour les entreprises. Très bien. Ensuite, lorsqu'il présente ses intentions, le sujet n'est plus évoqué. Pourtant, nombreux sont les chefs d'entreprises qui réclament la création de contrats de travail agiles qui les inciteraient réellement à parier sur des embauches.

Ces mesures vont néanmoins dans le bon sens, non ?

Oui, à condition que les intentions se concrétisent réellement dans les prochains textes de loi dont on ne connait pas encore le détail.

Avec les mesures en faveur de l'entrepreneuriat, l'Elysée peut-il dynamiser les créations d'entreprises ?

La simplification va dans le bon sens. Mais si l'on veut par exemple favoriser l'auto-entreprise et son développement, sa transformation en entreprise à part entière, il aurait fallu supprimer le risque de requalification de la contrat de mission de l'auto-entrepreneur en CDI. Ce serait une façon de donner envie aux TPE-PME de recourir aux auto-entrepreneurs. Tant que les entreprises courront le risque d'être soupçonnés de recourir à du salariat déguisé, elles rechigneront. Et les auto-entreprises ne pourront pas se développer.