Le gouvernement tranche et acte le doublement de la franchise médicale pour « fin mars »

Par latribune.fr  |   |  545  mots
Créée en 2008 sous la présidence de Nicolas Sarkozy, le montant de la franchise médicale est restée inchangé.
Déjà mardi dernier lors de sa conférence de presse, Emmanuel Macron avait estimé que le passage de la franchise médicale de 50 centimes par boîte de médicaments actuellement à 1 euro, était « une bonne mesure ».

C'est acté, le doublement des franchises médicales sera pour « fin mars ». C'est du moins ce que souhaite le gouvernement. Ce lundi, Bercy et le ministère du Travail, de la Santé et des Solidarités ont indiqué avoir lancé le processus.

« Le gouvernement engage les consultations » nécessaires, et « les nouveaux montants des franchises et des participations forfaitaires devraient entrer en vigueur » fin mars pour la partie franchises et « d'ici début juin » pour le reste, ont indiqué les deux ministères dans un communiqué commun.

Pour rappel, l'exécutif entend passer cette somme, qui est déduite des remboursements effectués par la Caisse Primaire d'Assurance maladie (CPAM), de 50 centimes sur une boîte de médicaments actuellement à 1 euro. Créée en 2008 sous la présidence de Nicolas Sarkozy, cette franchise est restée inchangée depuis. Une franchise existe également pour les actes paramédicaux, les transports sanitaires, les consultations et les examens de biologie.

Ce n'est « pas un crime terrible », selon Emmanuel Macron

Un choix justifié par le chef de l'Etat mardi dernier lors de sa conférence de presse. Rappelant qu'il n'« y avait pas d'argent magique, et que, si ce n'est pas le consommateur qui paye, c'est le contribuable », Emmanuel Macron avait estimé ne pas avoir « le sentiment qu'on fait un crime terrible ».

« Je pense que ça responsabilise, et que c'est une bonne mesure », avait-il ajouté, tout en estimant qu'il faudrait protéger les personnes touchées par des affections de longue durée avec un plafond de « 50 euros par an ».

Cette hausse des franchises médicales et des participations forfaitaires n'est pas une surprise. En effet, la mesure avait déjà été envisagée par l'exécutif sans avoir, pour l'heure, été formellement annoncée. En août dernier, le ministre des Comptes publics, Thomas Cazenave, de l'époque avait justifié une solution permettant de « garantir le financement de la Sécurité sociale ».

« Effectivement, on cherche à faire des économies », avait-il assumé, précisant, lui aussi, qu'il faudra prendre en « compte des situations les plus difficiles » parmi les patients.

« Un nouvel impôt qui ne dit pas son nom »

Mais cela n'avait pas manqué de susciter de vives critiques, notamment de la part du président de France Assos Santé, Gérard Raymond. « Je suis choqué de telles pistes en pleines vacances, sans aucune concertation, qui ciblent directement les malades », avait-il fustigé en août, suite aux propos du ministre. Il avait par ailleurs jugé « très dommageable » qu'Elisabeth Borne, alors Première ministre, ait définitivement rejeté la piste d'une hausse des taxes sur l'alcool, des produits « extrêmement dangereux pour la santé ».

S'attaquer aux franchises « est totalement inégalitaire » et revient à « faire payer les plus modestes, les plus malades » avait estimé de son côté, la présidente du syndicat de médecins MG France, Agnès Giannotti. Cette dernière avait dit craindre que certains « renoncent aux soins ». Un sentiment partagé par la CGT : « De telles augmentations contreviennent au principe même de la Sécurité sociale », soit « chacun selon ses moyens, à chacun selon ses besoins ». Le patron du PS Olivier Faure et celui du PCF Fabien Roussel avaient, quant à eux, dénoncé à l'unisson « un nouvel impôt qui ne dit pas son nom ».

(Avec AFP)