Le gouvernement va réviser à la baisse ses prévisions de croissance 2018

Par latribune.fr  |   |  399  mots
Bruno Le Maire a aussi annoncé un possible report de l'examen de son projet de loi Pacte sur les entreprises. (Crédits : DR)
Le ministre français de l'Economie et des Finances, Bruno Le Maire, a annoncé mardi que le gouvernement allait abaisser sa prévision de croissance du PIB pour 2018, après le trou d'air de la première partie de l'année, sans donner pour autant de nouveaux chiffres.

"Nous réviserons les prévisions de croissance pour 2018" qui étaient jusqu'à présent de 2%, a expliqué Bruno Le Maire, le ministre de l'Economie et des Finances, ce mardi sur les antennes de BFM TV/RMC. Il a jugé "décevants" les chiffres du premier et du second trimestre où la croissance est restée bloquée à 0,2%, contre 0,7% lors du dernier trimestre de 2017.

La faute aux grèves et à la guerre commerciale

Le ministre a imputé cette performance inférieure aux attentes aux "grèves" à la SNCF et chez la compagnie aérienne Air France, ainsi qu'à "l'augmentation des prix du pétrole" et à la guerre commerciale, initiée par le président américain Donald Trump "qui nuit aussi à l'activité économique".

"Si nous révisons, c'est bien que ce qui avait été avancé ne pourra pas être tenu au point près", a-t-il affirmé, reconnaissant ainsi que le gouvernement renonce à son objectif de 2%. "Il faut tenir son cap. C'est comme cela que nous aurons des résultats", a-t-il insisté.

Cette décélération de la croissance française intervient après une année 2017 qui avait connu une croissance robuste de 2,2% (2,3% en données corrigées des jours ouvrés), largement supérieure aux attentes.

Un report de l'examen de la "loi Pacte" ?

Le ministre de l'Economie et des Finances a également évoqué un possible report de l'examen à l'Assemblée nationale du projet de loi sur la croissance des entreprises, dite "loi Pacte", en raison de l'affaire Benalla.

"La seule chose qu'aient réussi les oppositions, qui se donnent la main droite et gauche confondues, c'est l'obstruction", a fait valoir le ministre  interrogé sur l'examen prévu à la rentrée de la "loi Pacte", texte tentaculaire destiné à rendre l'économie française "plus compétitive".

"Non, je ne suis pas complètement sûr, parce que les oppositions nous obligent à modifier le calendrier, parce que les oppositions ont réussi leur coup en nous empêchant de travailler sur ce qui concerne les Français", a-t-il affirmé. "Oui, il y aura des décalages dans le calendrier parlementaire", a-t-il encore admis.

Avec 70 articles portant sur tous les aspects de la vie des PME et de leurs salariés, le projet de loi "Pacte", présenté en juin en conseil des ministres, ancre la politique du gouvernement dans la logique "pro-entreprises" défendue par Emmanuel Macron.

(avec agences)