"La question n'est pas de savoir s'il y aura ou non une guerre commerciale. La guerre commerciale a déjà commencé", a déclaré M. Le Maire lors des rencontres économiques d'Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône), appelant les acteurs européens à la "lucidité".
"Dans cette mondialisation, il faut que les Etats européens fassent bloc, parce que ce que veulent nos partenaires ou nos adversaires, c'est nous diviser. Ce que veulent les Etats-Unis, c'est diviser la France et l'Allemagne", a-t-il insisté.
Les Etats-Unis ont imposé vendredi des droits de douane sur des marchandises chinoises d'une valeur estimée de 34 milliards d'euros, poussant Pékin à annoncer aussitôt des mesures de rétorsion, pour des montants équivalents.
Ce conflit commercial, qui fait suite à l'instauration de droits de douanes punitifs sur les importations d'acier et d'aluminium aux Etats-Unis, pourrait bientôt s'envenimer, M. Trump ayant menacé d'imposer des droits de douane de 20% sur les voitures importées aux Etats-Unis en provenance de l'UE.
"Si demain il devait y avoir une augmentation de tarif sur d'autres secteurs économiques, comme le secteur automobile, notre réaction devra être unie, forte pour faire comprendre que l'Europe est aussi une puissance économique souveraine", a souligné M. Le Maire.
"Si nous sommes attaqués, nous réagirons collectivement et nous réagirons fermement", a mis en garde le ministre. "Nous ne pouvons pas comprendre qu'entre alliés, entre le peuple américain et le peuple d'Europe, il y ait une guerre commerciale qui soit déclarée", a-t-il insisté.
La chancelière allemande Angela Merkel s'est dite "prête" jeudi à négocier une baisse généralisée des taxes sur l'automobile, répondant à une proposition faite par Washington aux constructeurs allemands et ouvrant un nouveau scénario pour sortir du conflit commercial.
Cette déclaration de la chancelière s'écarte à première vue des négociations commerciales officielles avec les Etats-Unis, censées être réservées à la Commission européenne, dont le président Jean-Claude Juncker se rendra avant la fin du mois à Washington.
"Il n'y a pas que les Allemands qui ont une industrie automobile", avait regretté samedi auprès de l'AFP une source européenne, qui a souhaité s'exprimer sous anonymat, citant comme exemples la France, l'Espagne ou encore la Slovaquie.
(avec l'AFP)