Le moral des ménages au plus haut depuis près de deux ans

Par Grégoire Normand  |   |  655  mots
Malgré l'importante hausse du pouvoir d'achat cette année, du fait des mesures prises par le gouvernement en réponse au mouvement des "gilets jaunes", cela ne s'est pas encore traduit dans la consommation des ménages, ceux-ci ayant préféré épargner. (Crédits : Reuters/Philippe Wojazer)
L'indice de confiance des ménages en France est reparti à la hausse en novembre après s'être stabilisé durant deux mois, a indiqué ce mercredi l'Insee.

L'optimisme est au plus haut en cette fin d'année. Selon les dernières données de l'Institut national de statistiques publiées ce mercredi 27 novembre, l'indicateur qui mesure le moral des Français sur la situation économique a gagné deux points pour passer de 104 à 106 et se situe ainsi bien au dessus de sa moyenne de long terme (100). Après avoir chuté tout au long de l'année 2018, le moral des consommateurs retrouve des niveaux similaires à ceux enregistrés au cours de l'année 2017 où l'économie française affichait des performances favorables avec un PIB à 2,3%.

Les Français, optimistes sur l'avenir

Dans le détail, l'enquête menée par l'organisme de statistiques indique que les Français sont en proportion plus optimistes sur leur situation financière future. Le solde d'opinion gagne deux points. Par ailleurs, la part des ménages qui estime que c'est le bon moment de faire des achats importants augmente un peu (un point) par rapport aux résultats communiqués au mois d'octobre.

Les taux d'intérêt pour les prêts immobiliers ont atteint un plus bas historique le mois dernier à 1,13% selon les dernières données de l'Observatoire du crédit logement. Pour le 17e mois consécutif, les taux restent inférieurs à l'inflation. "Une telle situation, sans précédent depuis la Libération, s'explique par le contexte de surabondance des ressources disponibles pour financer l'économie", rappelle l'organisme.

L'épargne toujours à un niveau record

Dans le même temps, la proportion de Français jugeant qu'il est opportun d'épargner est en baisse. À la fin de l'année 2018, le taux d'épargne des Français avait atteint un record supérieur à 15%. La crise des gilets jaunes a entraîné une baisse du climat des affaires dans les entreprises en fin d'année 2018 et favorisé une épargne de précaution chez les ménages. Pour cette année, les économistes ne voient pas de retour à un niveau plus faible de l'épargne.

"En moyenne sur l'année 2019, le taux d'épargne en France serait supérieur à 15%. L'Insee s'attend à ce que le taux d'épargne remonte en fin d'année, compte tenu du choc positif attendu de pouvoir d'achat en cette fin d'année 2019 avec la deuxième étape de réduction de la taxe d'habitation. On s'attend en effet à ce que ce surcroît de pouvoir d'achat ne passe pas immédiatement dans la consommation. Il n'est donc pas exclu que le taux d'épargne des ménages remonte au quatrième trimestre 2019 (15,3%)", avait récemment expliqué le chef du département de la conjoncture à l'Insee, Julien Pouget, à La Tribune.

Les craintes sur le chômage au plus bas

L'indicateur qui mesure l'opinion des foyers français à l'égard du chômage est au plus bas depuis août 2017. Sur le front de l'emploi, le taux de chômage au sens du bureau international du travail (BIT) a atteint 8,6% de la population active à la fin du troisième trimestre. Il est en baisse quasi régulière depuis 2015 grâce notamment à des créations d'emplois soutenues dans le secteur privé même si cette baisse a connu un léger coup d'arrêt à la fin du mois de septembre.

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L'embellie des créations d'emplois, en prenant en compte le secteur non marchand, a connu une amorce timide à partir de 2015 (104.000 emplois créés, avant d'accélérer en 2016 (242.000) pour atteindre un sommet en 2017 (357.000) avant de retomber en 2018 (196.000), selon des chiffres de l'Observatoire français des conjonctures économiques. Pour 2019, l'Insee anticipe que près de 260.000 emplois seraient créés. En revanche, la plupart des instituts de statistiques prévoit une chute drastique des créations d'emplois (autour de 80.000) pour l'année prochaine. Malgré cette dynamique moins vigoureuse et le coup de frein de l'économie, le ralentissement de la population active pourrait prolonger la baisse du chômage.