Le port du masque se généralise dans les grandes villes, "une contrainte raisonnable" pour Macron

Par AFP  |   |  644  mots
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"C'est gênant, c'est pénible", mais "la pire des choses ce serait d'être dans le relâchement" estime le chef de l'Etat. À Paris et dans les trois départements de la petite couronne, comme à Strasbourg, seuls les cyclistes et joggeurs bénéficieront d'une dérogation.

Le port obligatoire du masque s'étend dans les grandes villes, Strasbourg et Bordeaux rejoignant bientôt Paris et Marseille, une "contrainte raisonnable" face à la recrudescence du Covid-19 selon le président Macron.

La mesure doit permettre de freiner l'épidémie qui a tué plus de 30.000 personnes et regagne du terrain dans le pays avec 6.111 nouveaux cas recensés en 24 heures jeudi, un record de contaminations depuis mai.

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Dérogation pour les cyclistes et les joggeurs

Le masque sera obligatoire pour les plus de 11 ans à partir de samedi et "jusqu'au 30 septembre au moins" à Strasbourg et dans toutes les communes du département de plus de 10.000 habitants, a annoncé vendredi la préfecture du Bas-Rhin.

Vendredi matin, la même mesure est entrée en vigueur dans tout Paris et les trois départements de la petite couronne (Seine-Saint-Denis, Hauts-de-Seine, Val-de-Marne). Le port du masque n'était jusque là exigé que dans certains quartiers ou rues très fréquentés. Comme à Strasbourg, seuls les cyclistes et joggeurs bénéficieront d'une dérogation.

La grande majorité des Parisiens croisés dans les rues vendredi respectaient la mesure, même si certains doutaient de son utilité.

"Dans les transports je comprends, mais je ne pense pas que le virus se promène dans l'air comme ça", estimait ainsi Marietha Adhot, une quadragénaire. Une autre Parisienne, Sylvie Soufir, estimait au contraire que le gouvernement aurait "dû le faire depuis bien longtemps".

"On va le porter, on n'a pas le choix! Mais c'est plus par peur pour le portefeuille que de la maladie", avouait Kader Odh, un quadragénaire, jugeant la décision "exagérée".

Pour rappel, le non-respect du port du masque est passible d'une amende de 135 euros.

"Une contrainte raisonnable"

Face à la recrudescence des cas en France, Paris est considérée comme une zone à risque par plusieurs pays : la Belgique vient de l'ajouter à sa liste des destinations européennes qui ne sont plus autorisées, à moins d'un dépistage au retour. Le Danemark a de son côté déconseillé les voyages "non nécessaires" en France.

A Bordeaux, le port du masque sera obligatoire à partir de lundi dans la majeure partie du centre-ville, a annoncé le maire écologiste Pierre Hurmic. Cette mesure a déjà été étendue fin août à l'ensemble de la ville de Marseille, où les bars et restaurants doivent également fermer à 23h.

Dans l'Hérault, la préfecture a annoncé vendredi qu'il était désormais interdit de danser dans les bars et les "établissements recevant du public", ainsi que dans les lieux publics, "couverts ou non".

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Le port du masque est "une contrainte raisonnable que nous devons accepter pendant un temps", a souligné vendredi le président Emmanuel Macron, en visite dans un laboratoire pharmaceutique en banlieue parisienne.

"C'est gênant, c'est pénible", mais "la pire des choses ce serait d'être dans le relâchement aujourd'hui pour laisser le virus circuler plus rapidement, ce qui nous conduirait immanquablement à des reconfinements et donc des arrêts d'activité", a-t-il souligné.

Mardi, lors de la rentrée scolaire, le port du masque sera obligatoire pour les professeurs, collégiens et lycéens, y compris à la récréation, avait précisé jeudi le ministre de l'Education nationale Jean-Michel Blanquer.

Au total, 21 départements sont placés en "zone rouge" (où le virus circule activement) dont les Alpes-Maritimes d'où s'élancera samedi le Tour de France cycliste, avec une première étape en "quasi huis clos". Depuis l'apparition du virus fin décembre, la pandémie a fait au moins 832.336 morts dans le monde, selon un bilan établi par l'AFP vendredi.

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