Législatives 2017 : chez La République en Marche, des nouveaux visages et des ratés

Par Jean-Christophe Catalon, Sasha Mitchell et Laszlo Perelstein  |   |  889  mots
Soutien d'Emmanuel Macron - "même s'il n'est pas très bon en maths" - durant la campagne présidentielle, le mathématicien Cédric Villani déclarait en mars sur LCI que le président-élu incarnait une position "pro-européenne" à laquelle il était sensible.
Le mathématicien Cédric Villani, le cofondateur d'Anticor Eric Halphen et l'entrepreneur lyonnais Bruno Bonnell, autant de belles prises pour la formation politique d'Emmanuel Macron en vue des législatives. Non sans quelques "flops", à l'image du président du RC Toulon Mourad Boudjellal, investi dans le Var... à son insu.

Devant quelques dizaines de journalistes, Richard Ferrand a présenté ce jeudi une première liste de 428 candidats de la majorité présidentielle en vue des élections législatives. Parmi eux, 24 députés sortants (dont François de Rugy et Christophe Castaner) et une majorité de personnes issues de la société civil, a souligné le secrétaire général de La République en Marche. Des médecins, des scientifiques, des avocats, des étudiants, entre autre, dont quelques figures connues du grand public.

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■ Cédric Villani (Essonne)

Mathématicien reconnu à l'échelle internationale, Cédric Villani a reçu en 2010 la médaille Fields, plus prestigieuse récompense dans son domaine, et dirige actuellement l'institut Henri Poincaré à Paris. Soutien d'Emmanuel Macron - "même s'il n'est pas très bon en maths" - durant la campagne présidentielle, Cédric Villani déclarait en mars sur LCI que le président-élu incarnait une position "pro-européenne" à laquelle il était sensible.

Le "génie des maths", qui souhaite voir disparaître "l'éternel clivage gauche/droite", a également mis l'accent ces dernières semaines sur la capacité de réconciliation de Macron. Investi dans la cinquième circonscription de l'Essonne, il représente le pendant "scientifique" des candidats de la société civile présentés par La République en Marche.

■ Eric Halphen (Calvados)

Juge d'instruction spécialisé dans la lutte contre la corruption, Eric Halphen est notamment connu pour son enquête sur les HLM de Paris, concernant des marchés publics truqués et des fausses factures entre des membres du RPR (ex-Les Républicains) et des prestataires du BTP.

Cette même enquête lui a permis d'ouvrir un autre dossier: l'affaire Tibéri. Comparée ces dernières semaines à l'affaire Fillon, celle-ci a permis de dévoiler la rétribution pour des tâches introuvables de la femme du maire RPR de Paris, Jean Tibéri.

Eric Halphen est également cofondateur de l'association Anticor. Une belle prise donc pour Emmanuel Macron, notamment dans son objectif de moraliser la vie politique.

■ Laurence Vichnievsky (Puy-de-Dôme)

Des Verts à La République en Marche en passant par... la liste Les Républicains de Laurent Wauquiez aux régionales de 2015 en Auvergne-Rhône-Alpes. Le parcours politique sinueux de Laurence Vichnievsky se poursuit. Ancienne magistrate de la Cour d'appel de Paris, où elle a notamment instruit l'affaire Dumas et l'affaire Elf en compagnie d'Eva Joly, l'ancienne conseillère régionale EELV en PACA est investie dans la troisième circonscription du Puy-de-Dôme. Celle qui estimait en 2011 auprès de Libération que la transition vers la société écologique passait par "l'apurement de la dette", pourtant absente du programme d'Emmanuel Macron, a-t-elle enfin trouvé chaussure (politique) à son pied ?

■ Bruno Bonnell (Rhône)

Cofondateur de la société de jeux vidéo Infogrames, Bruno Bonnell travaille dans la robotique depuis 2007, année pendant laquelle il a fondée à Villeurbanne, près de Lyon, Robopolis, qui distribue notamment le robot aspirateur Roomba en France.

L'entrepreneur lyonnais a depuis multiplié les aventures, lançant notamment en 2013 le premier fonds d'investissement européen dédié à la robotique de service, Robolution Capital. En octobre de la même année, Arnaud Montebourg, à l'époque ministre du Redressement productif, le propulse chef de projet pour la robotique dans le cadre des 34 plans destinés à réindustrialiser la France. Arrivé par la suite au gouvernement en tant que ministre de l'Industrie, Emmanuel Macron "partage" d'ailleurs avec Bruno Bonnell  sa vision de la robotique, attestait fin juin 2015 Simon-Pierre Eury, commissaire régional au redressement productif en Rhône-Alpes. dans un interview accordée à Acteurs de l'économie.

Soutien revendiqué du nouveau président de la République dès septembre 2016, le référent départemental d'En Marche ! affrontera dans sa circonscription Najat Vallaud-Belkacem (PS), actuelle ministre de l'Education nationale qui n'a pas souhaité participer au mouvement du candidat défait à l'élection présidentielle Benoît Hamon.

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Mourad Boudjellal ne sera pas candidat dans le Var

Dévoilée avec plus d'une heure de retard, la liste des candidats contient également des erreurs. Le président du Rugby Club Toulonnais (RCT) est indiqué comme candidat de la République en marche dans la première circonscription du Var. Bien qu'ayant défendu publiquement la candidature d'Emmanuel Macron à la présidence de la République, le Toulonnais dément se présenter aux législatives dans le journal Var Matin.

"Je suis sensible à la proposition du président, mais ce n'est pas mon ambition", confie-t-il au journal local, avant d'opposer une fin de non-recevoir: "En ma qualité de président de club sportif, je ne peux pas être candidat aux législatives."

Contacté par Franceinfo, l'équipe de La République en Marche reconnaît un "mauvais copié-collé".

D'autres erreurs se sont glissées dans la liste. Elles concernent cette fois-ci des élus. Le député-maire PRG de Béthune, Stéphane de Saint-André, et le député-maire PS de Sarcelles, François Pupponi, ont tous deux démenti leur volonté de candidater sous la bannière REM.