Les HLM obtiennent une rallonge d'1 milliard d'euros

Par Mathias Thépot  |   |  625  mots
Le Premier ministre Manuel Valls a ouvert la porte à une nouvelle grande politique de rénovation urbaine, lors du congrès HLM de Nantes.
Le Premier ministre Manuel Valls vient d'annoncer au congrès HLM de Nantes une rallonge d'1 milliard d'euros de l'enveloppe de prêts de « haut de bilan » destinée aux organismes de logements sociaux.

Ils attendaient certainement davantage du passage du Premier ministre Manuel Valls à leur congrès annuel qui se tient à Nantes. Mais les organismes HLM devront finalement se contenter d'un milliard d'euros supplémentaire de prêts de « haut de bilan » de la part de l'Etat, des prêts de long terme à faible taux, aussi appelés quasi fonds propres. Une goutte d'eau par rapport à ce que demandait le mouvement HLM. Une enveloppe de 2 milliards d'euros était en fait déjà débloquée par les pouvoirs publics. Mais « devant la demande très forte, qui traduit la dynamique du monde HLM, nous avons décidé avec le président de la République de porter cette enveloppe à 3 milliards d'euros, soit un milliard de plus que prévu », a ainsi indiqué Manuel Valls lors de son discours ce mardi après-midi à Nantes.

La Caisse des dépôts et Action Logement seront chargés de travailler sur la mise en place de ce rallongement de l'enveloppe « pour la fin de l'année », a précisé le Premier ministre. Manuel Valls a par ailleurs rappelé que l'enveloppe de 2 milliards d'euros déjà connue permettrait de financer d'ici à 2019 la construction de 20.000 nouveaux logements sociaux et la rénovation énergétique de 150.000 logements.

1 milliard pour les quartiers défavorisées ?

Le milliard d'euros supplémentaire mis à disposition des HLM est, du reste, destiné à répondre à une demande du monde HLM. Avant le congrès, le mouvement s'alarmait en effet de la nouvelle politique de mixité sociale du gouvernement introduite dans la loi égalité et citoyenneté, qui délaisserait les quartiers défavorisés. Fort de ce constat, Frédéric Paul, le délégué général de l'Union sociale pour l'habitat (USH), qui regroupe les différentes fédérations d'organismes HLM, a ainsi récemment relancé l'idée d'une grande politique de démolition, puis de reconstruction de logements sociaux là où il y en a moins. Ainsi, l'USH demandait avant le congrès « la mobilisation de moyens pour la démolition du parc obsolète et la reconstitution d'un parc adapté aux besoins ».

Mais elle n'a donc obtenu qu'1 milliard d'euros en plus pour ce faire. Certes, le nouveau plan de rénovation urbaine (NPNRU) prévoit déjà 5 milliards d'euros pour soutenir le développement des quartiers défavorisés. Mais au sens de l'USH, une prise en main efficace des problèmes dans ces quartiers nécessiterait en fait des moyens beaucoup plus importants, car il faudrait en fait s'attaquer au « chômage, à l'insécurité, à la pauvreté, au communautarisme, à la précarité des situations familiales et à la faiblesse des services publics ». Autant de problématiques qui nécessitent de mobiliser bien plus de 5 milliards d'euros.

Manuel Valls ouvre une porte

Le Premier ministre Manuel Valls n'aura donc pas répondu à toutes les demandes du monde HLM. « Tout ne passera pas par des milliards d'euros supplémentaires » a-t-il d'ailleurs justifié. Du reste, pour ne pas trop décevoir le monde HLM à quelques mois des échéances électorales de 2017, le Premier ministre a tout de même ouvert une porte. Il a en effet annoncé que le gouvernement présenterait un « plan d'accélération de la rénovation urbaine » dans les semaines à venir, afin « d'amplifier la force de frappe de l'agence nationale de rénovation urbaine (ANRU) ». Toujours pour soutenir la politique dans les quartiers, il a aussi déclaré que la dotation de solidarité urbaine et la dotation de la politique de la ville seraient augmentées.

Venu obtenir le soutien des organismes de logements sociaux, Manuel Valls a donc certainement déçu, tout en ouvrant une porte vers un nouveau grand plan de rénovation urbaine, que le mouvement HLM attend avec impatience.