Marche pour le climat : de Paris à Nairobi, la jeunesse mondiale se mobilise

Par latribune.fr  |   |  696  mots
Partout dans le monde les jeunes manifestent pour le climat (Crédits : Sonali Paul)
De nombreux collégiens, lycéens et étudiants Français ont défilé dans les rues de Paris ce vendredi 15 mars afin d'exprimer leur inquiétude face au changement climatique et leur colère face à la passivité des politiques. Une initiative suivie par leurs pairs dans plus de 2.000 villes de 100 pays à travers le monde, dans le cadre du mouvement "Fridays for future" pour le climat, né dans le sillage de Greta Thunberg, jeune Suédoise de 16 ans devenue une des principales jeunes activistes de la lutte contre le réchauffement climatique.

De Paris à Lyon, en passant par Toulouse et Marseille, c'est environ 200 manifestations de jeunes (collégiens, lycéens ou étudiants) qui se déroulent ce vendredi 15 mars en France et qui doivent rassembler entre 100.000 et 200.000 personnes. Selon les premières estimations officielles données à 16 heures, 29.000 manifestants, de source policière, et 40.000 d'après les organisateurs, se sont rassemblés à Paris alors que l'association Youth for Climate France, à l'initiative du mouvement, tablait sur 15.000 à 20.000 personnes.

"Nous faisons grève pour dire à nos gouvernements de faire leurs devoirs et de nous montrer des preuves ! ", relayait l'appel publié par l'association sur Facebook. A savoir des preuves que le monde prend les mesures nécessaires pour limiter le réchauffement à un maximum de 2°C  supplémentaire par rapport à l'ère pré-industrielle, comme prévu par l'Accord de Paris.

Des manifestations similaires se déroulent dans quelque 120 pays et 200 villes, inspirées par l'exemple de la jeune suédoise Gretha Thunberg (proposée pour le prix Nobel de la Paix), qui a entamé sa grève hebdomadaire pour le climat devant le Parlement suédois en août 2018, avant de venir faire un discours remarqué lors de la COP25 de Katowice (Pologne) en décembre, puis d'admonester les dirigeants de ce monde à Davos en janvier dernier.

Ce vendredi matin, Greta, qui a été proposée pour le Nobel de la paix 2019, était de retour devant le Parlement suédois avec plusieurs centaines de jeunes grévistes à ses côtés. "Nous venons de naître au monde, cette crise nous allons devoir vivre avec, et nos enfants et nos petits-enfants et les générations futures. Nous ne l'accepterons pas", a-t-elle prévenu. Les jeunes Australiens sont les premiers à lui avoir emboîté le pas, bientôt suivis par les Belges, les Suisses et les Allemands.

En France, c'est seulement à la mi-février - et à l'occasion d'une visite de l'égérie suédoise - que  les jeunes ont commencé à timidement se mobiliser.

La Société Générale prise pour cible

D'ailleurs, comme l'a révélé l'AFP,  140 étudiants et lycéens ont bloqué, ce vendredi matin pendant plus de trois heures, l'entrée du siège de la Société générale situé dans le quartier d'affaires de La Défense, pour dénoncer ses financements nocifs au climat. C'est à l'appel du collectif Youth for Climate qu'ils ont pénétré vers 9 heures dans la tour, avant de s'asseoir devant les portiques de sécurité et de bloquer l'accès du personnel et des visiteurs, armés de banderoles affichant "les banques salissent notre avenir, bloquons-les" et apposant des autocollants évoquant le charbon ou le gaz de schiste, avec ce rappel: "la jeunesse n'oubliera pas". Vers midi, ils sont sortis d'eux-même, en scandant "nous reviendront faute d'engagement climat !".

"Les banques, entre 2016 et 2017, ont financé à hauteur de plus de 40 milliards d'euros les énergies fossiles, quand la science alerte et alerte à nouveau sur le fait que les énergies fossiles doivent rester dans le sol", a fait savoir Lorette Philippot, des Amis de la Terre.  Pour sa part, la banque, dans un communiqué, a défendu son action. "Nous regrettons que l'action dans nos locaux ne tienne pas en compte les engagements et actions accomplies ces dernières années en matière de lutte contre le réchauffement climatique", dit-elle assurant avoir "pris des mesures concrètes dès 2015".

"Nous finançons massivement les énergies renouvelables, avec 100 milliards mobilisés entre 2016 et 2020 dans la transition énergétique. nous avons arrêté tout financement dédié au charbon, au pétrole issu des sables bitumineux ou extrait en Arctique", ajoute-t-elle.