Les recettes des Urssaf sont de moins en moins dynamiques

Par Fabien Piliu  |   |  417  mots
En 2014, les encaissements de recettes des Urssaf ont progressé de 2,2%. C'est moins qu'en 2013 et 2012. Dans le même temps, les exonérations de cotisations ont repris le chemin de la hausse, après cinq années consécutives de baisse.

Il ne faudrait pas que cette tendance se prolonge. L'objectif du gouvernement de rééquilibrer les comptes de la Sécurité sociale serait alors compromis. En 2014, les Urssaf ont vu leurs encaissements de recettes progresser de 2,2% par rapport à 2013, pour s'élever à 335,7 milliards d'euros. C'est moins qu'en 2013: cette année-là, les encaissements avaient augmenté de 3,8%. Et, en 2012, c'est une augmentation de 4% que l'Acoss, la banque de la Sécurité sociale, avait constaté.

"En 2014, les encaissements sont notamment soutenus par la masse salariale du secteur privé, sur laquelle est assise une très large part des cotisations et contributions recouvrées en Urssaf. Elle progresse de 1,5% en moyenne annuelle, après + 1,2% en 2013 ", observent les Ursaff.

Plusieurs mesures ont soutenu les encaissements du secteur privé, en hausse de 2% : la hausse du taux de cotisations plafonnées vieillesse (prévue par le décret de juillet 2012 sur les retraites anticipées) ainsi que la hausse du taux de cotisations déplafonnées
vieillesse compensée en partie par la baisse des cotisations famille. Selon l'Acoss, les encaissements du secteur public ont crû de 3,9% et ceux relatifs aux travailleurs indépendants ont progressé de 2,1% en 2014.

Les exonérations de cotisations progressent à nouveau

Cette décélération s'explique aussi par l'augmentation de 1,9% des exonérations de cotisations de Sécurité sociale. En euros sonnants et trébuchants, ces exonérations s'élèvent à 26,2 milliards d'euros, soit 8% du total des cotisations dues aux Urssaf, hors cotisations chômage et AGS. Elles donnent lieu, à hauteur de 87%, à des compensations ou un financement par l'Etat, pour un montant de 22,9 milliards d'euros. Cette augmentation des exonérations intervient après après cinq années de baisse. Elles avaient par exemple reculé de 6,4% en 2013.

"Les allègements généraux, qui représentent 77% de l'ensemble des exonérations, sont en légère hausse (+0,3%). La progression de la réduction générale des cotisations (+0,6%) a été partiellement compensée par la poursuite du recul des exonérations sur les heures supplémentaires et complémentaires (-11,6%)", précise l'Acoss.

Montée en charge des emplois d'avenir

Les autres exonérations, dites "spécifiques", sont également en hausse. En forte hausse. Elles ont fait un bond de 8,1% en 2014. Les mesures en faveur de publics particuliers progressent de 20,1%, portées par la poursuite de la montée en charge des emplois d'avenir qui ouvrent droit pour l'employeur à une aide à l'insertion professionnelle. Celles concernant des secteurs spécifiques augmentent de 3,1%, soutenues par les exonérations en faveur des particuliers employeurs.