Logement  : Nicolas Sarkozy aurait trouvé la solution

Par Mathias Thépot  |   |  660  mots
Nicolas Sarkozy souhaite donner la possibilité à tous d'acheter.
Le candidat à la primaire de droite Nicolas Sarkozy a annoncé un nouveau dispositif qui pourrait, selon lui, résoudre bien des maux sur le marché du logement en France.

Candidat à la primaire de la droite et du centre, Nicolas Sarkozy semble avoir trouvé la recette miracle pour résoudre les maux du marché du logement en France : que l'État aide tous ceux qui le souhaitent à devenir propriétaires. Sa mesure principale : garantir auprès des banques l'apport -environ 10% du prix d'achat - des primo-accédants, sous conditions de ressources et avec un plafond pour le montant de l'achat. « L'État doit permettre à tous les primo-accédant d'obtenir un prêt auprès de la banque ! », a martelé l'ancien président de la République lors d'un événement organisé par le réseau d'agences immobilières Orpi.

Agir sur le crédit

C'est donc sur les facilités de crédit qu'il faudrait agir. Car dans l'absolu, « si les gens n'ont pas d'argent pour acheter, on peut créer tous les dispositifs d'incitation à l'achat d'un logement que l'on veut, ça ne servira à rien. Cela servira surtout à soutenir les promoteurs », voire à faire « augmenter les prix de l'immobilier », note l'ancien président de la République.

Ce dispositif qu'il dit avoir « beaucoup réfléchi et travaillé » serait donc le point d'inflexion de la politique du logement en France. Il pourrait notamment remédier aux problèmes de « déclassement des classes moyennes », dont l'avatar moderne serait l'incapacité des jeunes à disposer au même âge du même pouvoir d'achat immobilier que leurs parents à salaire équivalent, selon le candidat à la primaire.

Résoudre la crise du mal-logement ?

Cette mesure pourrait même participer à résoudre la crise du mal-logement - il y a 3,8 millions de mal-logés en France -, voire, indirectement, de fournir un logement aux personnes sans domicile fixe ! En effet, par le biais de son dispositif, Nicolas Sarkozy estime que les locataires de logements sociaux pourraient accéder à la propriété et ainsi libérer des places pour ceux qui en ont le plus besoin. Pour lui, le logement social doit en effet être une situation « transitoire », « chacun doit pouvoir en sortir. C'est un moment de la vie, et pas un projet de vie », explique-t-il aussi.

Son dispositif phare devra tout de même, ajoute-t-il, s'accompagner d'autres mesures visant à supprimer les freins à l'investissement des bailleurs particuliers. Concrètement, Nicolas Sarkozy propose de faciliter les expulsions de locataires qui ne paieraient pas leur loyer, mais aussi d'instaurer un statut du bailleur particulier qui pourrait louer à des niveaux de loyers bas moyennant un avantage fiscal. Enfin il souhaite abroger la loi sur l'encadrement des loyers, et lui substituerait un dispositif où l'État se porterait caution des locataires de « bonne foi » qui seraient employés en contrat précaire. « L'État peut, en échange des libertés données aux propriétaires, renforcer sa présence auprès des locataires de bonne foi », assume-t-il.

Ajustement entre l'offre et la demande ?

Toutes ces mesures permettraient d'augmenter l'offre de logements disponibles et donc de redonner du pouvoir d'achat immobilier aux ménages par le biais de l'ajustement naturel du marché, entre l'offre et la demande. Des arguments qui n'ont pas satisfait le délégué général de la fondation Abbé Pierre, Christophe Robert, présent à l'événement organisé par Orpi. Il a rétorqué à l'ancien président de la République que les mal-logés attendent depuis trente ans cet ajustement souvent promis, mais en réalité hypothétique, de l'offre et de la demande.

En réponse, le candidat à la primaire a reconnu un désaccord avec son interlocuteur. Il a ensuite conclu son intervention en louant la robustesse du placement immobilier, dont les prix ne peuvent selon lui qu'augmenter. D'après Nicolas Sarkozy, il y aura en effet toujours plus de demande sur le marché immobilier, notamment au regard « de l'évolution démographique ». Une affirmation contradictoire, du reste, avec celle d'un ajustement vertueux de l'offre et de la demande, censé redonner du pouvoir d'achat aux ménages qui souhaiteraient acheter pour la première fois...