Loi immigration : le texte rejeté par l'Assemblée nationale

Par latribune.fr  |   |  421  mots
La gauche et le RN ont salué debout dans l'hémicycle l'adoption de la motion de rejet, des députés de gauche appelant à la démission du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin. (Crédits : SARAH MEYSSONNIER)
Une motion de rejet a été votée par les députés, ce lundi. Ce coup de théâtre législatif renvoie le débat sur le précédent texte voté par les sénateurs. Un sévère camouflet pour le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin.

Gérald Darmanin court-circuité par les députés. Ce lundi, l'Assemblée nationale a adopté par 270 voix contre 265 une motion de rejet -du groupe écologiste- dans le but de contrer le projet de loi immigration, avec les voix de la gauche, des LR et du RN. Un coup de bambou politique lourd de conséquences puisque son adoption entraîne l'interruption de l'examen du texte avant même que ne soient abordés les articles au fond.

Lire aussiPatrick Stefanini : « Le texte sur l'immigration doit d'urgence être voté et appliqué »

Reste que désormais, le gouvernement peut uniquement choisir entre laisser le texte poursuivre son parcours législatif et revenir au Sénat ou en commission mixte paritaire réunissant députés et sénateurs, ou abandonner le texte.

« Tout ce que je souhaite c'est que le gouvernement poursuive, parce qu'il peut le faire, dans sa volonté d'apporter des réponses au problème de l'immigration », a réagi de son côté le président du groupe Horizons (parti d'Edouard Philippe) Laurent Marcangeli, membre de la majorité.

L'opposition appelle Darmanin à la démission

L'opposition ne s'est d'ailleurs pas fait attendre pour annoncer leur victoire législative. La gauche et le RN ont salué debout dans l'hémicycle l'adoption de la motion de rejet, des députés de gauche appelant à la démission du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin.

Gérald « Darmanin a dompté les groupuscules macronistes. Mais pas l'Assemblée nationale. Ca sent le bout du chemin pour sa loi et donc pour lui », a jugé le leader insoumis Jean-Luc Mélenchon sur X (ex-Twitter). Au Parti socialiste, le premier secrétaire Olivier Faure a estimé que Gérald Darmanin était « désavoué » et devait en « tirer les conclusions ».

Pourtant, le ministre avait tenté de trouver un chemin, notamment avec la droite, pour faire passer son texte à l'Assemblée nationale, après son adoption au Sénat dans une version fortement durcie. Si le soutien de la gauche à la motion de rejet était acquis, les LR et le RN ont fait planer le suspense tout au long de la journée. « Votre gouvernement a laissé piétiner en commission le texte de fermeté du Sénat », a lancé au ministre le patron du groupe LR Olivier Marleix. De son côté, la présidente du groupe RN, Marine Le Pen a affirmé, devant les journalistes que « Nous avons protégé les Français d'un appel d'air migratoire (...) un désaveu extrêmement puissant. »

(Avec AFP)